De quoi ça parle ?
La vie d’un jeune couple est bouleversée quand le mari devient somnambule et se transforme en quelqu’un d’autre la nuit tombée. Sa femme, submergée par la peur qu’il fasse du mal à leur nouveau-né, ne trouve alors plus le sommeil.
Faire un film d’horreur sur le somnambulisme se révèle être une idée de génie, tant la légèreté amusante des débuts laisse rapidement place à une tension effrayante et implacable parfaitement mise en scène et porté par un duo d’acteurs irréprochable.
Le meilleur film fantastique de l’année
Il s’agit du premier film de son réalisateur (Jason Yu), et force est de constater qu’il va falloir le suivre. Le Déroulement du film est vraiment malin. Il va d’abord nous montrer des scènes ordinaires de la vie quotidienne d’un couple soudé qui attend leur premier enfant. Cela va passer par des taquineries, des discussions en voiture après le boulot. Il s’agit pour ce début de film, d’une romance mignonne avec beaucoup d’humour. Et là, sans s’en rendre compte, on est attendri, et donc attaché aux personnages. Ainsi, lorsqu’il leur arrive des tuiles, on est en empathie, voire vraiment emmerdés pour eux.
Une belle avant-première au Megarama Jean-Jaurès à Saint-Etienne ce lundi 19 février à 22h10
La gradation des crises de somnambulisme est toujours ascendante et comme la femme est souvent seule, puisque ça se passe toujours la nuit, elle est donc vraiment livrée à elle-même, ce qui accroît le sentiment d’angoisse. Les personnages m’ont tellement attaché que certains moments de résignation de la femme m’ont presque mis les larmes aux yeux. Le danger devient tel pour la femme et son nouveau-né qu’il va s’installer un sentiment de paranoïa chez elle, où la tournure du film va nous interroger sur qui va devenir un vrai danger pour l’autre au fil des évènements.
La dimension surnaturelle du film s’inclut de manière très fine dans le film. S’inscrivant d’abord dans des traditions croyances culturelles de la Corée ou religieuses (je dois admettre que je n’y connais rien, je ne peux pas l’admettre avec certitude), qui sont introduites par la mère de Soo-Jin, qui, si elle n’y croit pas d’abord, va peu à peu y concéder tant sa paranoïa grandit. Cependant, le film reste dans sa dimension fantastique tant il est vraiment impossible jusqu’à la dernière minute de savoir si les faits sont avérés ou non.
La réalisation est vraiment très efficace. Le film est presque un huis-clos puisqu’il se déroule en grande majorité dans l’appartement. Mais il n’est pas avare en mouvement de caméra qui va appuyer les sentiments des personnages pour créer des effets de surprises (sans pour autant être des jump scares), les fusils de tchekhov sont astucieux pour le final du film (que j’ai trouvé original dans la résolution du nœud de l’intrigue). Les acteurs sont très bons dans leur rôle, surtout Lee Sun-Kyun, crédible dans tous les registres qu’il aborde et arrive à être très menaçant la nuit lors de ses crises et très doux en journée.
Avant-première de SLEEP ce lundi 19 à 22h10 au Megarama Jean-Jaurès à Saint-Etienne, réservation ICI.