
Reportage au collège Claude Debussy à Paris. Cours de mathématique de la 6e1 avec M. Philippe.
Une décision brutale liée à une coupe budgétaire a laissé 180 élèves sans cours d’anglais jusqu’aux vacances de Noël.
Une décision brutale et incomprise
Tout remonte au vendredi 6 décembre, lorsque les enseignants du collège apprennent avec stupeur que le poste d’un professeur contractuel, en poste depuis septembre pour remplacer une collègue en congé maternité, est supprimé faute de budget. « À 14 heures, je me suis retrouvé au chômage, alors que l’enseignante que je remplace est toujours en arrêt », a témoigné l’enseignant concerné, qui était visiblement apprécié par ses élèves et ses collègues.
Cette suppression affecte six classes, de la 6ᵉ à la 4ᵉ, pour un total de 48 heures de cours d’anglais non assurées chaque semaine. Les enseignants mobilisés, soutenus par le syndicat SUD Éducation, dénoncent une décision qu’ils jugent « choquante et inacceptable », regrettant que « les élèves soient les premières victimes d’une coupe budgétaire ».
Les élèves et les parents s’impliquent
Lors du rassemblement, les élèves, eux aussi mobilisés, ont confectionné une banderole affichant le message : « Sans professeurs, pas d’éducation », suspendue au portail de l’établissement. Les parents d’élèves, eux, ont exprimé leur indignation face à une situation qui, selon eux, met en péril l’avenir de leurs enfants.
Le maire apporte son soutien
Présent sur place, le maire de la commune, Vincent Bony, a exprimé sa solidarité avec les manifestants. « Nous sommes choqués par cette situation. Rien ne peut justifier qu’un tel manque de moyens soit imposé à l’éducation de nos enfants », a-t-il déclaré, avant de promettre d’interpeller les autorités compétentes. « Il est temps de mettre les moyens nécessaires pour garantir qu’il y ait un enseignant dans chaque classe. »
Une solution attendue après Noël
En attendant, les élèves concernés sont soit envoyés en étude, soit pris en charge par d’autres enseignants, qui, cependant, ne peuvent pas leur dispenser de cours d’anglais. « Nous exigeons des solutions concrètes et immédiates pour permettre à nos élèves d’avoir accès à une scolarité complète », martèlent les manifestants.
Contacté, le rectorat a expliqué que cette situation était due à « un calendrier de fin de gestion », précisant que les recrutements de contractuels reprendront en janvier 2025. Une réponse qui ne satisfait pas les enseignants et parents d’élèves, qui demandent une prise en charge immédiate pour éviter de pénaliser davantage les élèves.