
Cette adresse remplace Grabuge, établissement éphémère qui n’aura vécu que deux ans et demi après avoir pris la succession du magasin de sneakers MySize. Aux commandes de cette nouvelle aventure culinaire, on retrouve Quentin Fillon, figure emblématique de la nuit stéphanoise qui avait marqué les esprits avec son légendaire Little Soba. Pendant douze années, de 2005 à 2017, ce bar mythique de la rue des Martyrs-de-Vingré avait forgé sa réputation d’homme de l’hospitalité.
Un apprentissage forgé par l’expérience
Loin des cursus traditionnels de l’hôtellerie, ce quinquagénaire de 48 ans a suivi un parcours atypique. Diplômé en photographie et passé par les Beaux-arts, il revendique un apprentissage autodidacte de la cuisine, acquis « par la fenêtre » selon ses propres termes.
Son parcours professionnel récent témoigne d’une volonté d’affûter ses compétences culinaires. Deux années au Bougre d’âne dans le quartier Jacquard (aujourd’hui reconverti en Table des matrus), quatre ans à la brasserie Le Méliès, sans oublier des expériences à la Fabuleuse cantine de la Cité du design ou encore à Éclosion à Saint-Paul-en-Jarez.
L’héritage familial comme guide
Cette passion pour les arts de la table puise ses racines dans l’histoire familiale. Son père, restaurateur dans le Roannais, lui a transmis cette culture du service et du goût qui imprègne aujourd’hui sa démarche professionnelle.
L’opportunité s’est présentée naturellement : après trois mois de collaboration chez Grabuge, les propriétaires lui ont annoncé leur départ. Une aubaine qu’il n’a pas laissé passer pour concrétiser son rêve entrepreneurial.
Une philosophie culinaire ancrée dans le terroir
Le concept de « Feu ! » repose sur une approche épurée privilégiant la fraîcheur et la proximité. Chaque matin, Quentin Fillon arpente le marché pour sélectionner ses produits, respectant un périmètre géographique de cent kilomètres maximum pour ses approvisionnements.
Cette démarche locavore se traduit par des menus évolutifs : formules du midi renouvelées hebdomadairement (19 à 22 euros), propositions du soir inscrites à l’ardoise selon l’inspiration et les arrivages.
Une carte qui marie créativité et accessibilité
Les créations culinaires témoignent d’un style personnel mêlant tradition et touches d’originalité. Œuf mollet au lard fumé pour 6 euros, aubergines au yaourt sumac et tomates à 12 euros, agneau cuisson longue accompagné de frites maison pour 18 euros, ou encore rillettes de volaille au wasabi à 8 euros : autant de propositions qui privilégient le partage et la convivialité.
Un espace repensé pour tous les moments
L’établissement, épaulé par Kahdija Claret en salle, peut accueillir une quarantaine de convives répartis entre salle intérieure et terrasse. Les horaires d’ouverture s’étalent du mardi midi au vendredi soir, avec fermeture le week-end.
Cette nouvelle adresse gourmande s’inscrit dans la dynamique de revitalisation du quartier Saint-Jacques, apportant sa pierre à l’édifice d’une scène culinaire stéphanoise en perpétuelle évolution.