
À l’ordre du jour : le jugement de huit prévenus impliqués dans un vaste réseau de trafic de stupéfiants, impliquant cannabis, cocaïne et héroïne. L’affaire, qui s’étendait de Roanne jusqu’en Espagne et aux Pays-Bas, comprenait également des accusations de go-fast et d’écoulement de faux billets.
Des peines allant de l’amende à quatre ans de prison
Après 22 mois d’instruction, sept des huit prévenus ont été condamnés à des peines variant de 10 mois à 4 ans de prison ferme. La seule femme du groupe, reconnue comme simple consommatrice, a écopé d’une amende. Les autres mis en cause, liés par des liens familiaux ou amicaux, avaient tous grandi dans le quartier du Parc à Roanne, ce qui aurait facilité leur collaboration dans l’organisation du trafic. En plus des stupéfiants, plusieurs d’entre eux avaient tenté d’écouler des faux billets issus d’une même série.
Un trafic bien organisé, mais des versions divergentes
Pour le parquet, il ne faisait aucun doute que cette organisation relevait de « l’association de malfaiteurs », avec à sa tête Akram Messaoui. Ce dernier s’est défendu en affirmant qu’il n’était qu’un simple « intermédiaire » entre acheteurs et vendeurs. Son frère jumeau, Youssef, ainsi qu’un proche parent, ont abondé dans son sens.
Les écoutes téléphoniques menées pendant plusieurs mois racontent cependant une tout autre histoire. Des centaines de conversations, des SMS et des messages envoyés via diverses applications ont été passés au crible. Des vidéos et photos ont également été saisies, montrant certains prévenus en possession de grosses sommes d’argent, de voitures de luxe ou encore de produits illicites.
Courses-poursuites et saisies spectaculaires
L’enquête a aussi révélé des déplacements en Espagne, notamment deux trajets en décembre 2022 et janvier 2023. Lors du premier voyage, une BMW filait à plus de 250 km/h sur l’autoroute espagnole, tandis qu’une Audi transportait ce qui semblait être près de 80 000 euros en liquide.
Stan Dierstein, quant à lui, a été interpellé deux fois, en Espagne et aux Pays-Bas, avec respectivement 84 g et 200 g d’héroïne à bord de son véhicule. À la barre, il a expliqué qu’il tentait de rembourser une « grosse dette », un argument également avancé par Sémi Dnednia. Ce dernier a vu son domicile perquisitionné à deux reprises, avec la saisie de plus de 5 kg de cannabis, 21 g de cocaïne et près de 6 000 euros en espèces. Malgré ces preuves accablantes, aucun des prévenus n’a révélé le nom de leurs fournisseurs.
Des peines adaptées à chaque implication
Le parquet avait requis des sanctions sévères, allant jusqu’à six ans de prison ferme. Finalement, après délibération, le tribunal a requalifié plusieurs chefs d’accusation et ajusté les peines. Si l’association de malfaiteurs n’a pas été retenue, les sept accusés ont tout de même été reconnus coupables de trafic de stupéfiants.
- Akram et Youssef Messaoui, ainsi que Sémi Dnednia, ont été condamnés à 4 ans de prison, dont un an de sursis probatoire, avec obligations de soins, de travail et interdiction de contact avec les autres prévenus.
- Stan Dierstein a reçu la même peine, mais avec une réduction de six mois en raison d’une condamnation déjà prononcée en Espagne.
- Younès Benhlal a écopé de 4 ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire.
- Un sixième prévenu a été condamné à 30 mois de prison, dont 18 avec sursis probatoire.
- Le dernier prévenu, impliqué de manière plus marginale, a été condamné à 10 mois de prison.
Si les avocats de la défense ont pointé les « lacunes » du dossier, le tribunal a estimé que les preuves accumulées étaient suffisantes pour condamner les accusés.