« Il ne faut pas que la culture devienne un luxe », déclare Mustapha Kerroua, directeur artistique du festival. La Rue des Artistes, qui privilégie la proximité et la convivialité, souhaite ainsi rester fidèle à ses valeurs d’accessibilité et de partage.
Une volonté forte de maintenir les tarifs
Les billets pour le festival sont proposés à des prix attractifs : 10 euros pour une journée, 15 euros pour deux jours (vendredi et samedi), et 25 euros pour les trois jours, avec la gratuité pour les moins de 12 ans. Cette politique tarifaire est maintenue pour la deuxième année consécutive, un choix qui permet de remercier le public pour sa fidélité. Cynthia Fort, attachée de production, explique : « C’est aussi une manière de remercier les gens de leur fidélité, de nous avoir soutenus pour la précédente édition ».
En 2024, le festival avait enregistré 5 190 entrées payantes, plus du double de l’année précédente, signe de la popularité de cette formule plus accessible. Toutefois, maintenir ces tarifs demande à l’équipe d’Atout Monde de jongler avec des coûts en hausse et des cachets artistiques de plus en plus élevés, qui, pour certains artistes, ont quadruplé en quelques années.
Faire face à la hausse des cachets sans perdre l’âme du festival
Le contexte actuel des festivals en France se caractérise par une « surenchère » des cachets. Certains événements n’hésitent pas à proposer des sommes astronomiques pour attirer les artistes, créant un fossé entre les festivals à taille humaine et ceux aux budgets colossaux. « Si ça continue comme ça, 20 % des festivals en France pourraient mettre la clé sous la porte », s’inquiète Mustapha Kerroua.
La Rue des Artistes résiste à cette tendance et privilégie une approche de proximité, où le public peut profiter de concerts dans une atmosphère chaleureuse, loin des grands écrans et des foules compactes. L’équipe du festival souhaite rester « proche des gens », explique Mustapha Kerroua, et offrir une expérience accessible où chacun peut découvrir de nouveaux talents sans débourser des sommes extravagantes. « On ne vise pas les 10 000 entrées. On préfère accueillir dans les meilleures conditions 2 200 personnes par jour », affirme-t-il.
Des nouveautés pour l’édition 2025
Pour cette édition, quelques ajustements ont été apportés pour répondre à la demande grandissante, notamment en matière d’hébergement. Le camping du festival, qui a accueilli 259 festivaliers en 2024, verra son tarif légèrement augmenter, passant à 5 euros la nuit, avec toujours le petit-déjeuner inclus. L’équipe prévoit également d’améliorer les aménagements en collaboration avec la ville.
Le système de paiement « cashless » inauguré en 2024 avec la KatKard sera reconduit, permettant aux festivaliers de charger leur carte directement en ligne avant le festival. De plus, une collaboration avec la plateforme PasseTonBillet est mise en place pour permettre la revente sécurisée des billets en cas d’empêchement, renforçant la sécurité contre la revente frauduleuse.
Une programmation en préparation
Si aucun nom n’a encore été dévoilé, l’équipe s’efforce de concocter une programmation variée et attractive, fidèle à l’esprit des éditions précédentes qui ont accueilli des artistes comme Julian Marley, Massilia Sound System, Féfé ou les Soviet Suprem. « C’est bien parti », rassure Mustapha Kerroua, qui garde le cap malgré les difficultés financières rencontrées.
La Rue des Artistes s’affirme ainsi comme un festival à part, un événement engagé et accessible, où la culture reste un plaisir partagé et abordable. Le rendez-vous est donc pris pour juin 2025, avec une édition qui promet de belles surprises, de la musique, et surtout, une proximité et une chaleur que le festival souhaite préserver, année après année.