
En cause, des difficultés persistantes, une fréquentation en baisse et un modèle économique qui n’a jamais trouvé son équilibre.
L’annonce a été faite discrètement, sous la forme d’un message adressé aux partenaires de Biltoki, confirmant la résiliation du bail à la fin du mois de mars. Si la société gère une dizaine de halles à travers la France, certaines rencontreraient des difficultés similaires, et son départ de Saint-Étienne semble être la conséquence d’un recentrage stratégique.
Un démarrage prometteur, un essoufflement rapide
À leur ouverture, les Halles Mazerat avaient suscité un engouement certain, jusqu’à figurer en janvier 2022 dans la liste des 49 « magasins alimentaires les plus inspirants du monde ». Mais cet élan initial n’a pas suffi à pérenniser le projet. La partie marché, qui devait être l’un des piliers du concept, ne s’est jamais véritablement imposée. Seule la boulangerie Le Pain de Benjamin demeure aujourd’hui en activité, alors que les étals vides témoignent de la difficulté à fidéliser commerçants et clientèle.
En parallèle, l’espace restauration a longtemps attiré du monde en soirée et durant les week-ends, mais la fréquentation a progressivement diminué. Un renouvellement constant des commerçants et la multiplication des stands vacants ont accentué cette tendance, rendant l’atmosphère du lieu moins engageante.
Quel avenir pour les Halles Mazerat ?
À ce jour, près de la moitié des stands sont inoccupés, et plusieurs départs étaient déjà programmés avant même l’annonce du retrait de Biltoki. En novembre dernier, la pâtisserie Maison Dussap, l’un des acteurs majeurs du site, avait fait part de son intention de quitter les lieux fin mars.
Désormais, la question d’une reprise se pose. Le propriétaire des lieux, la société Inovy, détient un bail emphytéotique de 40 ans et devra statuer sur la suite à donner à ce projet en difficulté. Parmi les pistes évoquées, un éventuel rachat par La Commune, qui exploite un food-court à Lyon, est évoqué, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été apportée.
Les commerçants, eux, attendent des précisions sur leur avenir. Selon plusieurs sources internes, les baux devraient être résiliés à la fin du mois de mars, entraînant la fermeture temporaire du site. Une période d’incertitude s’ouvre donc, d’autant plus que d’éventuels repreneurs pourraient souhaiter revoir entièrement le concept avant une réouverture, repoussant encore le redémarrage des activités.
Alors que la municipalité de Saint-Étienne mise sur des projets structurants pour redynamiser son centre-ville, l’avenir des Halles Mazerat reste en suspens. Si leur potentiel est reconnu, encore faudra-t-il trouver le modèle adapté pour en faire un succès durable.