Ce nouveau cadre imposera des contraintes plus strictes sur les marges de manœuvre des collectivités ligériennes en matière d’aménagement, qu’il s’agisse de logements ou de zones économiques. L’objectif est de répondre à la logique de sobriété foncière et d’être en conformité avec le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), une norme visant à limiter l’étalement urbain et à préserver les espaces naturels.
Une politique d’urbanisme contraignante et innovante
Le président de Loire Forez et du SCoT Sud Loire, Christophe Bazile, a insisté sur le fait que cette révision marque la fin d’un modèle pavillonnaire désuet. “Le modèle pavillonnaire tel que nous l’avons connu, c’est fini”, a-t-il affirmé, soulignant que les zones urbanisées devront désormais faire face à des exigences nouvelles, y compris en matière de densification. En pratique, cela signifie que dès 2028, tout permis de construire sera interdit dans les zones non adaptées aux nouvelles normes de sobriété foncière. “Certains estiment qu’il était urgent d’attendre. Dans le Sud Loire, nous nous sommes mis d’accord sur le contraire”, a précisé Christophe Bazile.
Cette révision place le SCoT Sud Loire parmi les dix premiers en France à adopter ces nouvelles règles, un exploit d’autant plus remarquable qu’il couvre un territoire vaste, avec une population et un nombre d’intercommunalités importantes.
Un nouveau modèle d’aménagement : redensification et adaptation
La révision du SCoT Sud Loire a pour ambition de redensifier les zones déjà urbanisées et parfois laissées à l’abandon, tout en évitant de dilater encore les périmètres urbains. Les collectivités locales devront s’adapter et repenser leurs politiques publiques en conséquence. Cette approche vise à limiter l’artificialisation des sols et à préserver les espaces naturels et agricoles, tout en répondant aux besoins de logement et d’activité économique.
Des choix politiques en coulisse : un départ stratégique ?
Cette révision du SCoT a également été marquée par le départ de Jean-Pierre Berger, adjoint à l’urbanisme de Saint-Étienne et ancien président du SCoT, qui a quitté ses fonctions début 2023. Certains ont spéculé sur ce départ, en lien avec les tensions autour des révisions du SCoT, notamment en ce qui concerne la manière d’implémenter la densification et de répondre à la montée des préoccupations sur l’urbanisation du territoire. Toutefois, Christophe Bazile a tenu à clarifier cette situation, soulignant que la décision de Jean-Pierre Berger de se retirer était purement personnelle et non liée aux débats sur la révision du SCoT.
Selon Bazile, l’élaboration de cette révision a été un travail colossale, porté par des discussions respectueuses et constructives entre les élus des différents territoires concernés. Le comité syndical du SCoT, qui a réuni des représentants de Saint-Étienne Métropole (SEM), de Loire Forez Agglomération (LFA), de Forez Est et du Pilat, a mené ces travaux avec un objectif de cohérence et de compréhension mutuelle.
L’avenir du SCoT Sud Loire : une démarche avant-gardiste pour la région
Avec cette révision adoptée, le SCoT Sud Loire marque son engagement vers une sobriété foncière et une gestion durable de l’espace. Ce cadre novateur devrait à la fois répondre aux enjeux environnementaux et aux besoins de développement économique, tout en garantissant la qualité de vie des habitants de cette vaste région.
Les élus locaux, bien qu’ils ne fassent pas la loi, devront désormais adapter leurs politiques publiques à ces nouvelles règles strictes, imposant un nouveau paradigme dans la gestion du territoire, entre développement, préservation de l’environnement et respect des normes d’urbanisme.
Ainsi, à partir de 2028, l’évolution de l’aménagement du Sud Loire sera marquée par cette révision ambitieuse, plaçant cette région ligérienne à l’avant-garde des territoires français dans la mise en œuvre des objectifs de sobriété foncière.