Les salariés du supermarché, soutenus par le syndicat CFTC, dénoncent un manque de concertation et s’inquiètent des risques pour leur santé. La direction et l’opérateur, de leur côté, assurent que l’installation respecte les normes.
Une antenne installée en toute discrétion
Érigée en juin dernier, l’antenne 5G de SFR s’élève à plus de 27 mètres de hauteur, en plein cœur de la zone commerciale de La Vaure. Implantée sur un terrain cédé par Carrefour Market à l’arrière du magasin, la structure est située à proximité des accès réservés aux employés du supermarché, qui compte une centaine de salariés.
Pour Florence Pachalgikian, déléguée syndicale CFTC, cette installation a été réalisée sans consultation des employés ni information préalable. « Nous avons découvert l’antenne par hasard, alors qu’elle était déjà en cours d’installation. Ce sujet n’a jamais été abordé en comité social et économique (CSE) », déplore-t-elle.
Des craintes sur la santé des employés
La présence de l’antenne suscite une vive inquiétude parmi le personnel. « Certains passent à moins de cinq mètres de cette antenne plusieurs fois par jour », souligne Florence Pachalgikian. Elle évoque des préoccupations liées aux effets potentiels des ondes électromagnétiques, qu’elle compare à un futur possible « scandale sanitaire, comme celui de l’amiante ».
Malgré ces alertes, la direction régionale de Carrefour a rejeté la demande de financement d’un boîtier anti-ondes, proposé par le syndicat pour un coût de 1 150 euros. Cette solution, soutenue par le directeur du magasin et plus de 50 salariés ayant signé une pétition, a été écartée au motif que l’antenne respecte les normes réglementaires.
Un refus qui passe mal
Ce rejet a provoqué la colère des salariés. « Le jour où on nous a annoncé ce refus, des travaux sur les grillages extérieurs, à hauteur de 6 000 euros, ont été engagés. Cela prouve que le matériel passe avant l’humain », s’indigne Florence Pachalgikian.
Interrogée, la direction de Carrefour se limite à un communiqué laconique : « Les autorités publiques et l’opérateur de téléphonie ont validé la conformité de l’installation aux réglementations en vigueur et l’absence de conséquences sur la santé. »
L’opérateur SFR, pour sa part, affirme que l’antenne est en conformité avec les études réalisées par l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Ce dernier organisme, tout comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), insiste sur l’absence de preuves scientifiques concernant un danger des antennes 5G respectant les normes.
Une question qui dépasse les limites locales
Sur le volet réglementaire, la mairie de Sorbiers n’a pas la possibilité d’intervenir, l’antenne étant installée sur un terrain privé. Marie-Christine Thivant, maire de la commune, regrette cependant le manque de coordination entre opérateurs. « L’État devrait obliger les opérateurs à mutualiser les infrastructures pour éviter une prolifération des antennes », estime-t-elle.
Elle rappelle également que les riverains et salariés peuvent demander, gratuitement, une mesure d’exposition aux ondes, réalisée par des organismes habilités.
Un débat qui reste ouvert
Tandis que SFR et Carrefour assurent que l’installation respecte toutes les normes, les craintes des salariés du Carrefour Market de Sorbiers illustrent un débat plus large sur l’impact de la 5G sur la santé et l’environnement. Pour l’heure, aucune solution concrète n’a été trouvée pour apaiser leurs inquiétudes, laissant le conflit entre salariés, direction et opérateur dans une impasse.