
Sa formule choc : « Il est urgent de passer cette mairie au Kärcher » – accompagnée de photos d’élus fidèles à Gaël Perdriau, a instantanément déclenché une crise interne chez Les Républicains ligériens.
Dino Cinieri monte au créneau
Dino Cinieri n’a pas supporté cette sortie qu’il juge incompatible avec sa promesse de « campagne propre ». Le candidat a immédiatement contacté le jeune homme pour exiger la suppression du message et réclamé des sanctions auprès de la direction départementale du parti. Cette réaction révèle les tensions qui traversent déjà la droite locale, prise entre volonté d’apaisement et règlements de comptes liés à l’affaire Perdriau.
Jean-Pierre Taite, président de la fédération LR de la Loire, a publié un communiqué sans ambiguïté dénonçant « les attaques personnelles, les propos injurieux et les polémiques incitant à la haine ». Il revendique une « politique de combat d’idées loyal et respectueux » incompatible avec de tels dérapages. Cette prise de position officielle traduit l’embarras d’une organisation qui craint pour son image à l’approche d’échéances électorales cruciales.
Menace d’exclusion tempérée par l’âge
La fédération a saisi les instances nationales pour obtenir des sanctions contre le jeune militant. Bien que l’exclusion soit envisageable, Jean-Pierre Taite nuance cette perspective en invoquant le jeune âge d’Augustin.
Cette clémence relative témoigne du dilemme face à un jeune homme considéré comme victime collatérale de l’affaire familiale.
Loin de se désolidariser de ses propos, Augustin Artigues maintient son message en ligne et justifie son coup de colère. Il dénonce l’attitude d’élus qui n’ont jamais reconnu le statut de victime de mon père et qui n’hésitent pas, encore aujourd’hui, à le salir.
Sa crainte principale porte sur un éventuel recyclage de ces mêmes élus par Dino Cinieri après un hypothétique procès débouchant sur l’inéligibilité de Gaël Perdriau.
Polémique autour d’un « like » controversé
L’affaire se complique avec l’accusation d’Augustin selon laquelle Dino Cinieri aurait initialement « liké » son message sur les réseaux sociaux. Le candidat à la mairie réfute catégoriquement, imputant la gestion de ses comptes à Antoine Poméon, président des Jeunes républicains 42. Cette querelle technique révèle la méfiance réciproque qui empoisonne déjà les relations au sein de la droite stéphanoise.
Clarifications de l’entourage de Cinieri
Antoine Poméon dément formellement avoir « liké » le message controversé au nom de Dino Cinieri, précisant ne pas se permettre de telles prises de position sur des « sujets aussi sensibles ». Il évoque une « polémique gratuite et inutile » qui pourrait arranger certains intérêts.
Cette mise au point illustre la complexité de la communication politique moderne où chaque geste numérique peut déclencher des tempêtes.
Le père défend son fils
Gilles Artigues a pris la défense de son fils dans un message émouvant, expliquant que sa famille « souffre beaucoup » depuis trois ans et reste « très en colère ». Il estime qu’Augustin a exprimé avec « ses mots de jeune écorché vif » une nécessaire rupture avec le « système Perdriau ».
L’élu plaide pour « soutien et encouragement » plutôt que « sanctions et condamnations » envers un jeune homme traumatisé par les événements familiaux.
Cette polémique cristallise les enjeux de la reconstruction de la droite locale après l’affaire Perdriau. Entre continuité assumée et rupture revendiquée, les sensibilités s’affrontent sur la stratégie à adopter pour reconquérir l’Hôtel de Ville.
Le procès de Gaël Perdriau et des sept autres prévenus, prévu du 22 au 26 septembre à Lyon, plane comme une épée de Damoclès sur ces tractations internes qui promettent de passionner la scène politique stéphanoise.
© Photo Instagram de Augustin Artigues.