
Un détenu de 24 ans, incarcéré à la prison de Roanne depuis juillet 2023, a été jugé en comparution immédiate ce vendredi, suite à des menaces proférées contre un surveillant et sa famille.
Tout commence le mardi 7 janvier, lors d’une fouille effectuée dans sa cellule. Les surveillants y découvrent deux téléphones portables, des accessoires de recharge, 0,26 gramme de cannabis ainsi qu’un boîtier IPTV. La situation dégénère rapidement : l’homme insulte violemment deux agents, d’abord après la perquisition, puis au moment de la distribution des repas, qu’il refuse, et enfin lors de son placement en quartier disciplinaire.
Il purge une peine de huit ans de prison pour vol avec arme, extorsion et séquestration
Selon l’un des surveillants, le détenu l’aurait menacé personnellement en visant sa famille, notamment sa mère, sa femme et ses enfants. À la barre, l’accusé reconnaît ses propos injurieux mais nie toute menace. Il affirme avoir simplement réagi à une provocation, prétextant un incident impliquant du sirop renversé dans son réfrigérateur. Un argument balayé par le procureur, qui parle d’une version « surréaliste ».
Son passé judiciaire plaide contre lui : dès 2016, il cumule dix-sept condamnations et trois périodes de détention. Actuellement, il purge une peine de huit ans de prison pour vol avec arme, extorsion et séquestration, prononcée par la cour d’assises du Rhône en 2020.
L’avocat du surveillant, Me Dumas-Montardre, souligne l’état d’angoisse de son client, toujours en arrêt de travail et redoutant une confrontation avec le détenu. Le procureur requiert dix-huit mois de prison ferme et un transfert vers un autre établissement.
Me Leca, en défense, met en avant les efforts de son client pour amorcer une reconstruction, notamment grâce à un suivi psychologique et une prise de contact avec la mission locale. Elle plaide pour une sanction proportionnée afin de ne pas briser toute perspective de réinsertion.
Malgré cela, le tribunal tranche en faveur de la sévérité : le détenu écope de dix-huit mois supplémentaires et d’un transfert à la maison d’arrêt de La Talaudière. Une audience sous tension qui rappelle la complexité de la gestion carcérale face à des profils difficiles.
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