
Le soleil fait son grand retour sur une grande partie du pays, une bonne nouvelle après une année 2024 marquée par un déficit historique d’ensoleillement. La grisaille persistante, les épisodes de pluie intenses et les brouillards récurrents ont considérablement réduit les heures d’ensoleillement, particulièrement sur la moitié nord de la France. Où le soleil a-t-il été le plus absent ? Quels ont été les contrastes régionaux ?
2024, une année parmi les moins ensoleillées depuis trois décennies
Selon Météo France, l’année 2024 s’inscrit parmi les pires en matière d’ensoleillement depuis 30 ans, comparable à celles de 1987, 1992 ou 1994. La moitié nord du pays a été la plus touchée, avec un déficit de 10 à 15 % par rapport à la moyenne de référence (1991-2020).
Certaines régions ont subi un manque de soleil particulièrement sévère. On comptabilise plus de 150 jours de faible ensoleillement en Pays de la Loire, en Centre-Val de Loire et dans le Nord-Est, avec un record de 186 jours de grisaille à Charleville-Mézières. Le déficit a atteint 16 % à Chartres et dépassé 15 % au Mans, à Blois et à Orléans.
En revanche, les régions du pourtour méditerranéen et la Corse ont connu une situation plus clémente, avec un ensoleillement proche des normales saisonnières.
Un automne particulièrement gris dans le nord
L’automne 2024 a été marqué par un ciel couvert persistant, surtout en septembre et octobre. En novembre, le sud du pays a bénéficié de quelques éclaircies, tandis que le nord a subi une succession de journées sans soleil.
Le Centre-Val de Loire illustre bien cette tendance : alors que Blois avait enregistré plus de 75 heures de soleil en novembre 2023, il n’en a comptabilisé que 27 en novembre 2024. Rennes n’a bénéficié que de 25 minutes de soleil sur certaines journées.
Entre le 1er et le 11 novembre, un puissant anticyclone a favorisé l’installation durable d’un ciel couvert, notamment en Bretagne et en Normandie, où certaines localités n’ont enregistré qu’une heure d’ensoleillement en 11 jours.
2025 démarre sous la grisaille dans certaines régions
Le début d’année 2025 offre un bilan contrasté. Alors que certaines régions comme la Bretagne, le Grand Est et l’Occitanie ont bénéficié d’un excédent de soleil, d’autres, comme le Val de Loire et les Hauts-de-France, sont restées sous un ciel plombé.
À Blois, le soleil s’est fait rare avec seulement 40 heures cumulées sur tout le mois de janvier, et des périodes prolongées sans aucune apparition du soleil, comme entre le 15 et le 19 janvier. À Chartres, huit jours se sont écoulés sans quasiment voir la moindre éclaircie.
Pourquoi un tel manque de soleil ?
Ce déficit d’ensoleillement s’explique par une combinaison de facteurs météorologiques. L’humidité présente dans l’atmosphère, couplée à des anticyclones persistants, a favorisé la formation de brouillards épais et de nuages bas. L’absence de vent a empêché leur dispersion, entraînant un blocage durable des conditions grises et humides.
Florentin Cayrouse, prévisionniste, explique : « Nous avons un phénomène de blocage avec une forte humidité au sol et un air doux en altitude qui empêche la dissipation des nuages. Cette situation a duré parfois plus de dix jours d’affilée. »
Un impact sur le moral des Français
Le manque de soleil n’est pas seulement un sujet météorologique : il a aussi des répercussions sur le bien-être. Moins de lumière signifie une production accrue de mélatonine, l’hormone du sommeil, ce qui accentue la sensation de fatigue et la baisse d’énergie.
Des études ont montré que plusieurs jours consécutifs sans soleil peuvent affecter l’humeur et la motivation. Une météo grise en plein hiver peut amplifier ces effets, rendant la saison encore plus difficile à supporter pour de nombreuses personnes.
Vers une tendance durable ?
Les spécialistes restent prudents quant à l’évolution future de l’ensoleillement en France. Contrairement aux températures, le taux d’ensoleillement ne suit pas de tendance claire liée au réchauffement climatique. Toutefois, les conditions météorologiques de ces dernières années montrent que les épisodes de grisaille prolongée deviennent plus fréquents.
L’année 2024 restera marquée par son déficit ensoleillé, en particulier pour les habitants des régions nordiques qui ont vécu de longues périodes sous un ciel bas et couvert. Reste à savoir si 2025 leur offrira davantage de lumière et de clarté.