
Themis 5782
Son fils, sauvé in extremis à l’époque, a depuis été adopté et vit dans un environnement stable.
Une intervention dramatique en mai 2014
Le 29 mai 2014, les gendarmes interviennent dans un appartement à Renaison pour des violences conjugales. Sur place, ils interpellent un homme retranché dans la chambre d’un nourrisson, armé d’un couteau et d’un marteau. Bien que l’enfant ne soit pas son fils biologique, il l’a reconnu comme sien. Lors de l’intervention, les gendarmes remarquent des ecchymoses sur le nourrisson de 7 mois.
Hospitalisé dès le lendemain en raison de son état de santé préoccupant, l’enfant présente une fracture de la rate et une vingtaine de bleus. L’enquête révèle un cadre de vie déplorable : l’appartement est insalubre, le parc de l’enfant jonché d’excréments d’animaux, et les provisions alimentaires se résument à des boîtes de lait périmé récupérées dans des poubelles.
Un quotidien chaotique
Selon des témoignages, le couple vivait dans une grande désorganisation, avec des horaires décalés dus à leur passion pour les jeux vidéo et des sorties nocturnes en discothèque. L’enfant, souvent confié à sa marraine sans suivi régulier, buvait son biberon seul, calé dans un transat. Son hygiène était négligée : croûtes de lait sur le crâne, vêtements imprégnés de vomi. La marraine avait d’ailleurs alerté les services sociaux après avoir constaté des bleus et une hygiène déplorable.
Une mère contestataire
Interpellée en juillet 2014, la mère est mise en examen pour violences et placée en détention provisoire avant d’être relâchée sous contrôle judiciaire. Lors de son procès en mars 2024, elle est condamnée par défaut à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis. Contre cette condamnation, elle fait opposition, affirmant ne jamais avoir reçu de convocation.
Lors de son nouveau procès, la prévenue conteste fermement les faits de violences. Elle met en cause son ancien compagnon, jugé en son absence en mars 2024 et condamné à 12 mois de détention à domicile. Pourtant, les analyses médicales montrent que certaines blessures de l’enfant sont antérieures à l’intervention des gendarmes.
Une responsabilité partagée, mais des conséquences lourdes
Le tribunal souligne les manquements graves de la mère, notamment sa négligence envers son fils, à qui elle accordait moins d’attention qu’aux animaux du foyer, selon des témoignages. La prévenue, qui réside désormais à Saint-Jodard, est condamnée à 12 mois de prison ferme, avec un aménagement de peine, et devra verser solidairement avec son ex-compagnon 16 400 euros de dommages et intérêts pour l’enfant.
Désormais adopté par une famille aimante, le garçon a pu grandir dans un environnement stable et épanouissant. Selon son administrateur ad hoc, il est en bonne santé, tant sur le plan physique que moral. « Il parle beaucoup et commence à poser des questions sur ceux qui l’ont mis au monde », explique son avocate.