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Sur fond de contraintes économiques et d’incertitudes politiques nationales, la séance a été marquée par un appel à « l’effort partagé », avec des économies ciblées, des hausses de fiscalité et une augmentation des tarifs des services publics.
Un budget sous le signe du pragmatisme
Présenté à l’équilibre conformément à la loi, le budget primitif 2025 s’élève à 23,09 millions d’euros en fonctionnement (contre 22,762 M€ en 2024) et à 6,895 M€ en investissement (en baisse par rapport aux 7,828 M€ de l’exercice précédent).
Marc Monteux, premier adjoint en charge des finances, a rappelé le contexte difficile dans lequel ce budget a été conçu. « Cela a été fait dans le contexte d’instabilité politique au niveau national, en tenant compte des annonces faites jusqu’ici par le gouvernement. Nous savons qu’il faudra faire preuve de pragmatisme dans chacun de nos actes de gestion. Les efforts demandés doivent être justes et partagés », a-t-il souligné.
Le budget repose sur les trois axes du plan de mandat municipal : attractivité, solidarité et écocitoyenneté, des principes qui, selon la majorité, guideront les ajustements nécessaires face aux contraintes économiques.
Des économies et des hausses de charges
L’un des principaux leviers évoqués concerne la réduction du « train de vie » de la commune, notamment sur les dépenses de fonctionnement. Mais cette modération a ses limites. Les charges de personnel, qui représentent le premier poste de dépenses de la ville, augmentent de 400 000 euros en 2025, atteignant 11,174 millions d’euros – soit 54 % du budget de fonctionnement. Ces coûts, qualifiés d’incompressibles, s’expliquent notamment par l’application de mesures salariales nationales, comme la hausse du point d’indice des fonctionnaires.
Côté recettes, des hausses de fiscalité et des augmentations de tarifs pour certains services municipaux ont été décidées, sans qu’elles aient été détaillées lors de la séance.
Un consensus fragile
Malgré ces efforts pour équilibrer les comptes, les débats en conseil municipal ont montré des divergences, même si le budget a été adopté à l’unanimité des voix exprimées. Le groupe d’opposition Changeons de Cap s’est abstenu, marquant ses réserves quant à certaines orientations budgétaires.
Ce budget marque donc une étape importante pour la municipalité, appelée à conjuguer ambitions locales et ajustements économiques dans un environnement national complexe.
Une hausse de 3 % de l’impôt communal pour financer les dépenses et investissements
Pour faire face à la hausse des dépenses de fonctionnement et garantir un autofinancement suffisant pour ses projets d’investissement, la Ville d’Andrézieux-Bouthéon a acté une augmentation de 3 % de la part communale des taxes foncières. Une décision qui s’accompagne également d’un réajustement des tarifs des services municipaux et d’un budget d’investissement tourné vers les équipements publics.
Une fiscalité ajustée pour maintenir l’équilibre
La hausse de 3 % sur les taxes foncières communales portera la part de la Ville à 30,99 % sur le bâti (contre 30,09 % en 2024) et à 30,92 % sur le non-bâti (contre 30,02 %). La taxe d’habitation sur les résidences secondaires augmentera également pour atteindre 7,29 %(contre 7,08 % l’an dernier).
Selon les projections, cette révision fiscale générera 180 000 euros de recettes supplémentaires, portant à 4,615 M€ le total des revenus de fiscalité directe pour la commune en 2025.
« Ces nouveaux taux correspondent à ceux pratiqués en 2015, ce qui permettra de maintenir notre capacité d’autofinancement, indispensable pour les projets d’investissement », a souligné Marc Monteux, premier adjoint en charge des finances. Selon lui, l’impact pour les ménages sera limité, avec une hausse estimée entre 15 et 30 euros par an, en fonction du type d’habitat. Il a également précisé que les entreprises, qui occupent une large part du foncier local, contribueraient significativement à cette hausse.
Une réponse aux critiques de l’opposition
Face aux interrogations du groupe d’opposition Changeons de Cap sur la nécessité de cette augmentation, le maire François Driol a défendu cette mesure en mettant en perspective son impact.
« Sans cette hausse, nous aurions dû trouver ces 180 000 euros ailleurs, ce qui équivaut à cinq emplois pleins. En revanche, il est impératif que cet effort demandé aux habitants se traduise concrètement sur le terrain. C’est notre responsabilité de le leur montrer », a-t-il affirmé.
Des services communaux à tarifs réajustés
En parallèle, les élus ont voté une révision des tarifs des services municipaux, une mesure détaillée dans un volumineux document de près de 30 pages. De la cantine scolaire aux cautions pour les locations de salles, les augmentations visent à refléter la réalité des coûts tout en restant, selon Marc Monteux, « justes et accessibles ».
Un système de tarifs différenciés a été introduit pour favoriser les habitants de la commune, en comparaison avec les usagers extérieurs.
Un budget d’investissement axé sur les équipements publics
Le volet investissement, doté d’un budget équilibré de 6,895 M€, permettra de financer plusieurs projets structurants.
• Affaires scolaires : la modernisation de l’école Pasteur se poursuivra avec un budget de 1,44 M€, tandis que 295 000 € seront dédiés à la rénovation des cours de l’école Victor-Hugo.
• Sports : le pôle rugby Roger-Baudras accueillera une nouvelle pelouse synthétique, répondant à une forte demande des usagers.
• Espaces publics : un budget de 200 000 € est alloué à la réparation des dégâts causés par les récentes crues sur les bords de Loire, tandis qu’un skatepark verra le jour, une initiative portée par le conseil des enfants.
• Éclairage public : la modernisation et les travaux d’étanchéité des équipements se poursuivront également.
Un budget sous contrainte mais ambitieux
Ce budget 2025, adopté dans un contexte de « serrage de ceinture » évoqué lors du dernier débat d’orientation budgétaire, reflète la volonté de la majorité d’allier maîtrise des dépenses, adaptation des recettes et poursuite des projets structurants pour la commune.