
Themis 5782
La victime, grièvement blessée, avait été amputée d’une jambe. Un drame suivi d’une fuite inhumaine
Le 27 août 2021, au lieu-dit Les Quatre Vents, sur la commune de Belmont-de-la-Loire, Eric Desmaris, qui circulait sans permis, avait franchi un cédez-le-passage et percuté un motard prioritaire. La violence de l’impact avait projeté la victime au sol, provoquant une hémorragie massive.
Eric Desmaris et sa mère, qui le suivait dans un autre véhicule, s’étaient arrêtés sur les lieux. Mais au lieu d’appeler les secours, comme le leur avait demandé la victime, ils avaient pris la fuite. Laissé seul, le motard avait finalement été secouru par un passant, arrivé quelques minutes plus tard, qui avait alerté les secours et posé un garrot sur sa jambe pour stopper l’hémorragie. La victime avait été héliportée à l’hôpital de Clermont-Ferrand, où elle avait subi une amputation dès le lendemain.
Un lourd passé judiciaire
L’enquête des gendarmes, facilitée par des images de vidéosurveillance, avait permis de remonter jusqu’au véhicule impliqué, retrouvé à Saint-Bonnet-le-Troncy (Rhône). Sa propriétaire, la compagne d’Eric Desmaris, avait été interpellée, tout comme sa mère, qui résidait en Moselle. L’automobiliste, lui, avait rapidement été identifié comme le conducteur.
Déjà condamné à 12 reprises, dont 7 fois pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique, Eric Desmaris n’avait plus de permis de conduire depuis février 2018. À la suite de l’accident, il avait été placé en détention provisoire pendant plus de trois mois.
Un « électrochoc » insuffisant selon le tribunal
Devant le tribunal judiciaire de Roanne, Eric Desmaris a tenté de montrer qu’il avait pris conscience de la gravité de ses actes. Il a notamment affirmé que son incarcération avait été « un électrochoc » et qu’il avait cessé de consommer de l’alcool depuis les faits. Une déclaration qui n’a pas convaincu le tribunal. « Votre rapport à la loi est défaillant, car vous n’avez pas tenu compte de vos condamnations précédentes », a relevé la présidente.
Le tribunal a finalement condamné Eric Desmaris à 4 ans de prison, dont 3 avec sursis probatoire. Il devra purger un an ferme, avec un mandat de dépôt à délai différé.
Des condamnations pour les proches complices
La mère de l’automobiliste, présente sur les lieux de l’accident et partie sans porter assistance à la victime, a été condamnée à 10 mois de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger. La compagne d’Eric Desmaris, propriétaire du véhicule utilisé sans permis, a écopé de 6 mois de prison avec sursis pour complicité de conduite d’un véhicule malgré l’annulation judiciaire du permis de conduire.
Un drame aux conséquences irréparables
L’accident de Belmont-de-la-Loire laisse une empreinte durable sur la victime, amputée d’une jambe et marquée à vie par ce drame. Ce verdict vient rappeler les conséquences tragiques des délits routiers et de l’irresponsabilité, tant sur la route que face à l’obligation de porter secours.