
Alors que l’enquête kazakhe sur les circonstances de l’accident se poursuit, des sources diplomatiques ukrainiennes accusent directement le système de défense antiaérien russe d’avoir abattu l’avion.
Mercredi, le vol J2-8243 avait décollé de Bakou à 7h50, direction Grozny, la capitale de la Tchétchénie. L’Embraer 190, transportant 67 personnes dont cinq membres d’équipage, a dévié de sa trajectoire avant de s’écraser près d’Aktaou, au Kazakhstan. Les premières constatations des autorités kazakhes indiquent que l’appareil a subi des dommages significatifs au niveau de la queue et de l’aile. Des vidéos filmées à bord montrent une détérioration inquiétante à l’intérieur de la cabine, notamment des gilets de sauvetage perforés, corroborant les soupçons d’un tir de missile.
D’abord, la compagnie aérienne avait émis l’hypothèse d’une collision avec une nuée d’oiseaux, une théorie rapidement retirée. Rosaviatsia, l’agence russe de l’aviation civile, maintient que l’avion aurait été touché par un « phénomène externe », tandis que des représentants kazakhs évoquaient même une « explosion d’un ballon » à bord. Cependant, un autre scénario émerge : celui d’un tir accidentel de la défense aérienne russe. Une source gouvernementale azerbaïdjanaise a affirmé que c’est un missile russe, survolant Grozny, qui aurait provoqué le crash en explosant à proximité de l’appareil.
The final moments of the Azerbaijan Airlines plane before its crash in Kazakhstan were captured by a passenger onboard.
Aftermath also included in the footage. pic.twitter.com/nCRozjdoUY
— Clash Report (@clashreport) December 25, 2024
Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire et consultant en défense, souligne que les impacts sur l’avion correspondent à ceux causés par des shrapnels, typiques des missiles de défense antiaérienne. Il rappelle que la Russie a déjà abattu plusieurs de ses propres avions militaires en raison d’erreurs de ciblage, notamment lors de missions en Crimée.
Le chef du Centre de lutte contre la désinformation du Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine, Andriy Kovalenko, a affirmé sur Telegram que la Russie aurait dû fermer l’espace aérien au-dessus de Grozny, mais ne l’a pas fait, mettant ainsi en péril le vol. Les experts en sécurité aérienne s’accordent à dire que les preuves accumulées montrent que l’implication de missiles antiaériens dans cet accident est de plus en plus probable. Michel Polacco, expert en sécurité aérienne, évoque des impacts clairs sur l’appareil, compatibles avec un tir de missile.
Si les impacts n’ont pas causé l’explosion de l’avion en plein vol, ils ont manifestement altéré ses commandes, entraînant la perte de contrôle de l’appareil. Certains experts avancent également l’idée d’un éventuel brouillage des données GPS par la Russie, compliquant encore davantage la situation. De plus, l’absence de communication radio entre l’équipage et les tours de contrôle soulève des questions quant à la gestion de la crise.
Alors que l’enquête se poursuit, les zones d’ombre demeurent nombreuses, et la responsabilité de la Russie dans ce drame tragique pourrait s’avérer déterminante. Les résultats de cette enquête seront cruciaux pour éclaircir les circonstances de ce crash qui a profondément endeuillé l’Azerbaïdjan et au-delà.