Ces suppressions résultent des multiples Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) en cours, parallèlement au Plan de Sauvegarde Accéléré (PSA) validé récemment.
Un volet social sous pression
Le PSA, contesté par les représentants du personnel pour l’absence d’un volet social initial, a été revisité après une décision de justice. En juin, un accord a finalement été trouvé entre les syndicats et la direction, validé par la cour d’appel de Paris. « Cet accord, bien que perfectible, fixe des engagements clairs, notamment sur le reclassement et les indemnités », explique Didier Marion, délégué syndical CFE-CGC. Malgré tout, les syndicats regrettent des mesures qu’ils jugent insuffisantes.
Des fermetures en cascade
Le processus de restructuration s’accompagne de fermetures de magasins, d’entrepôts et de suppressions de postes, particulièrement dans la logistique. Parmi les pertes les plus notables :
• Entrepôts fermés : quatre sites, notamment à Rennes, Toulon et Besançon.
• Magasins fermés : 21 enseignes ont mis la clé sous la porte, avec des suppressions supplémentaires liées à cinq autres fermetures hors PSE.
• Postes supprimés au siège stéphanois : 554 emplois sur les 1 564 existants.
Dans certains cas, comme pour le supermarché de Vénissieux (transformé en magasin halal sous une nouvelle enseigne), des solutions alternatives ont permis des reprises symboliques. Mais la transition n’a pas épargné les emplois indirects, à l’image de l’agence de communication stéphanoise Gutenberg, qui a dû licencier plus de 50 personnes.
Un impact national et local
Sur les 50 000 salariés que comptait le groupe en France, 23 000 ont été transférés avec la vente de plus de 400 magasins à des concurrents comme Intermarché et Auchan. Pour les 27 000 restants, les pertes d’emplois s’accumulent, tandis que les conditions de travail imposées par certains repreneurs sont décriées. À titre d’exemple, l’équipe du Casino 100 % drive d’Andrézieux-Bouthéon a démissionné en bloc après des modifications des conditions sociales.
Dans la Loire, l’impact sur l’économie locale reste à mesurer. La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) mène actuellement une enquête pour évaluer les répercussions sur le tissu économique, notamment sur les entreprises partenaires du groupe.
Un « soulagement » relatif à Saint-Étienne
Si le siège stéphanois a limité la casse à un tiers des postes supprimés, ce chiffre, présenté comme une « victoire » par certains, illustre l’ampleur des dégâts redoutés. Le syndicat reste vigilant : « Nous aurions souhaité des mesures plus ambitieuses, mais nous devons avancer avec cet accord, qui marque au moins un début de prise en compte sociale », conclut Didier Marion.
Le plan de transformation de Casino est loin d’être achevé, et les mois à venir s’annoncent cruciaux pour l’avenir du groupe, ses salariés et ses territoires d’implantation.