Sur les 181 personnes à bord : 175 passagers et six membres d’équipage, seuls deux membres de l’équipage ont survécu à l’accident. Lee Im, un steward de 33 ans, et Koo Mo-soo, une hôtesse de l’air de 25 ans, ont été hospitalisés à Mokpo avec plusieurs fractures, mais leurs jours ne sont pas en danger. Un véritable miracle que des experts expliquent par leur positionnement à bord de l’appareil au moment du crash.
Un choc meurtrier à l’atterrissage
L’avion, en provenance de Bangkok (Thaïlande), a raté son atterrissage à l’aéroport de Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud. Selon les premières informations, le Boeing aurait percuté un mur en bout de piste après avoir tenté d’atterrir sur le ventre. La collision a provoqué l’explosion et l’incendie de l’appareil, ne laissant que des débris. 179 personnes ont perdu la vie, tandis que les deux survivants, assis à l’arrière de l’appareil, s’en sont sortis avec des blessures sérieuses mais non fatales. Une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de l’accident, qui pourrait être lié à une collision avec des oiseaux.
Un positionnement qui leur a sauvé la vie
Les experts aéronautiques s’accordent sur une chose : la position des deux survivants à l’arrière de l’avion a été déterminante. Selon Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et président d’Aviation sans frontières, « l’avant de l’avion absorbe le choc, il sert d’amortisseur ». Les passagers situés à l’avant de l’appareil n’avaient aucune chance de survivre, le nez de l’avion ayant explosé quasiment immédiatement. À l’inverse, Lee Im et Koo Mo-soo étaient attachés sur des strapontins réservés au personnel de bord, situés à l’arrière, près des issues de secours latérales.
« Quand il y a un choc, la violence est bien moindre à l’arrière de l’appareil, surtout si les passagers sont attachés », explique Michel Polacco, expert en sécurité aérienne. Une analogie peut être faite avec les accidents de voiture : l’énergie du choc est principalement absorbée par la partie avant.
L’importance des ceintures de sécurité et de la formation
Outre leur position avantageuse, le port de la ceinture de sécurité a également joué un rôle clé dans leur survie. « Être attaché est primordial en cas de crash ou même de turbulences », souligne Bertrand Vilmer, pilote d’essai et expert aéronautique. Les membres d’équipage, formés aux situations d’urgence, connaissent également les positions à adopter pour minimiser les impacts. Cependant, les experts nuancent : « Les situations de crash sont si violentes qu’il est impossible de tout anticiper, même avec une formation », précise Michel Polacco.
Un mur en bout de piste, une aberration selon les experts
L’une des causes principales du nombre élevé de victimes pourrait être la présence d’un mur solide en bout de piste, contre lequel l’avion s’est encastré. « En France ou en Europe, de tels obstacles n’existent pas », explique Bertrand Vilmer. « Normalement, on installe des grillages ou des espaces dégagés en bout de piste pour limiter ce genre de catastrophes. »
Dans d’autres scénarios, comme un incendie des réservoirs situés sous les ailes, les passagers à l’arrière auraient pu être en danger. « Il n’y a pas de règle absolue pour garantir sa survie en cas de crash », conclut Gérard Feldzer. « Tout dépend des circonstances, de l’impact et même du modèle d’avion. »
Un pays sous le choc, une enquête en cours
Alors que la Corée du Sud pleure les nombreuses victimes, les enquêteurs s’efforcent de faire toute la lumière sur les causes de cet accident. La collision avec des oiseaux pourrait être en partie responsable de la perte de contrôle de l’appareil.