
Hands of the prisoner in jail
Les deux hommes s’étaient rencontrés quelques jours auparavant sur un site de rencontre, avant que leur relation express ne vire au drame judiciaire.
« Je ne lui ai pas mis de coup de tête, je l’ai juste insulté et je lui ai craché dessus » explique le prévenu, très agité, qui s’exprime en visioconférence depuis la prison de Villefranche-sur-Saône (Rhône). L’homme, âgé de 48 ans, était jugé ce mardi par le tribunal de Roanne pour des faits de violences commis sur un homme qu’il a connu une semaine avant les faits sur un site de rencontre.
De la drague virtuelle à l’emménagement éclair
Rapidement, le prévenu avait emménagé chez la victime, un agriculteur qui vivait avec ses enfants et le compagnon de sa fille. Les deux hommes entretenaient une relation qui s’est dégradée au fil des quelques jours de cohabitation, illustrant les dangers d’une installation précipitée après une rencontre virtuelle.
Une nuit d’alcool, de cigarettes et de violence
La veille des faits, le mis en cause se serait très fortement alcoolisé avant d’aller tardivement se coucher. Aux alentours de 4h du matin, la victime s’est levée pour entamer sa journée de travail sur son exploitation. Toujours alcoolisé, le prévenu lui aurait demandé des cigarettes qu’il n’a pas obtenues, déclenchant un déferlement de colère.
Du harcèlement téléphonique au coup de tête
Il a ensuite harcelé la victime de coups de téléphone pour l’insulter copieusement. Au retour de celle-ci, de nouvelles insultes fusent et aboutissent au départ du mis en cause, qui, au moment de partir, déraille et inflige les crachats et le coup de tête à la victime, dont une photo témoigne de la violence du coup reçu.
Un casier judiciaire plus long que son CV
Écroué depuis le 10 mars dans l’attente d’un jugement en comparution immédiate pour outrage, rébellion et violences à l’encontre d’un militaire de la gendarmerie de Villefranche-sur-Saône, l’homme cumule 18 condamnations pour violences aggravées depuis 1996. Un parcours de récidiviste qui n’a pas joué en sa faveur face aux magistrats.
La théorie du complot financier
Le prévenu n’avait pas d’avocat pour le défendre et a tenté de fournir des explications au crachat et insultes : « je voulais juste lui donner un coup de main pour garder ses enfants lorsqu’il travaillait. À la fin, je lui ai dit qu’il m’avait utilisé et il a répondu que oui. C’est là que je lui ai dit qu’il n’était pas propre », rapporte-t-il.
Lorsque l’avocat de la victime demande 1 000 euros de dommage et intérêt, le prévenu s’offusque, expliquant que l’agriculteur cherchait à éponger ses dettes et qu’il ne lui donnerait pas un centime. Une théorie du complot qui n’a pas convaincu le tribunal.
La justice tranche : 10 mois ferme et 1 000 euros à payer
Au vu de l’état de récidive, le procureur de la République a requis 10 mois de prison avec mandat de dépôt et interdiction de contact avec la victime. Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à 10 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt ainsi que trois ans d’interdiction de contact avec la victime et de paraître à son domicile.
Il devra aussi verser les 1 000 euros réclamés à la victime au titre du préjudice moral, malgré ses protestations. Une romance numérique qui se termine donc derrière les barreaux, avec une addition salée à la clé.