
Le modèle du Rassemblement National ne fait plus peur. On est loin de 2017 avec la confrontation entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac. Aujourd’hui, il y a peu ou pas de manifestations dans les rues. Cette année 2024, c’est une claque pour le président Emmanuel Macron. Marine Le Pen savoure cette première victoire. Comme elle, au moins 37 candidats RN auraient déjà été élus dimanche soir. Hier, elle a annoncé que les votants ont quasiment effacé la macronie.
Le résultat des votes va effacer le Nouveau Front Populaire. C’est mathématique. La déferlante RN est inédite par les chiffres de la droite, et on sait que la majorité des partis de droite appellent à voter RN. Il est loin le temps (et pourtant pas si loin) où l’on luttait contre le RN. Cela fait les affaires de Jordan Bardella. Mais en cas de victoire à la majorité absolue, Bardella insiste : il conçoit « être le Premier ministre de tous les citoyens (…). Un Premier ministre de cohabitation, respectueux de la Constitution et de la fonction du président de la République, mais intransigeant sur la politique que nous mettrons en œuvre au service de la France ».

Emmanuel Macron soulignait « la participation élevée » avec 65,8 %
Le Rassemblement National veut une cohabitation douce. Le ton s’est calmé entre le RN et la macronie. Il y a quelques temps, Marine Le Pen réduisait Emmanuel Macron « à un rôle honorifique en matière de défense ». Ce dimanche, Emmanuel Macron soulignait « la participation élevée » avec 65,8 % selon Ipsos. Une belle participation, mais en deçà du premier tour en 1997 avec la dissolution qu’avait produite Jacques Chirac. Un ratage avec une cohabitation avec Lionel Jospin.
Emmanuel Macron ne va pas pouvoir tenter un troisième mandat. Édouard Philippe pourrait se présenter. On connaît son taux de popularité élevé. Mais le RN a un tel aura que la présidentielle pourrait nous réserver des surprises. Mais on a le temps de voir une actualité bousculée et changeante. Il reste 3 ans et tout est possible.
Ce 30 juin, le Rassemblement National a récolté 10,7 millions de voix. Deux fois plus qu’en 2020. Pour le second tour, l’institut de sondage Ipsos annonce entre 230 et 280 sièges pour le RN. Hier sur TF1, Olivier Faure a déclaré : « Il n’y aura dans aucun endroit de candidat qui se maintiendrait dès lors qu’il y aurait un risque de faire élire un candidat d’extrême droite. » On le sait, le RN passera au second tour avec le vote des Français. Il suffit de regarder les chiffres des partis de gauche et ceux de droite. Maintenant, les alliances et les appels à voter pourraient tenter de créer un électrochoc chez les électeurs.