
« Le monde s’écroule sous nos pieds. Ça nous empêche pas d’danser. » Ces paroles résonnent comme un mantra dans la nouvelle création de Sam Sauvage, « Les Gens Qui Dansent (j’adore) », un titre aussi irrésistible qu’ironique qui continue d’explorer la thématique apocalyptique amorcée dans ses précédents travaux.
La fin du monde en musique
Hugo Brebion, alias Sam Sauvage, n’a que 24 ans mais déjà une vision singulière du monde. Celui qui, en juillet 2024, décrétait avec une ironie mordante « la fin du monde » tout en laissant filtrer un optimisme discret, revient aujourd’hui avec un hymne à la légèreté consciente. Son nouveau morceau, mis en images par Julien Peultier (connu pour son travail avec Last Train), capture cette dualité entre désespoir lucide et joie obstinée.
« Ce titre est avant tout un accident devenu une ritournelle, » confie le jeune artiste. « En observant les gens dans différentes situations, pressés, détendus, dans différents lieux, Les Gens Qui Dansent (j’adore) propose une folie dans un quotidien rongé par des routines, des angoisses, et des foules. Dansez, c’est tout ce qu’il nous reste ! ».
Une voix à part dans le paysage musical français
Originaire de Boulogne-sur-Mer, Sam Sauvage a tracé son chemin sur la scène musicale française avec une détermination tranquille. Son premier EP Prémices, sorti en 2023, a révélé un auteur-compositeur-interprète capable de passer de l’ode urbaine (La Ville) à la ballade intime (Mon grand-père à moi) avec une aisance déconcertante.
Sa voix, à la fois suave et puissante, évoque parfois celle de Patrick Coutin, tandis que ses compositions s’inscrivent dans l’héritage de Bashung pour la sombre ironie et de Benjamin Biolay pour les mélodies entêtantes, sans oublier des influences rock plus classiques.
Lunettes noires sur le nez, costard ample et cravate négligemment nouée, Sam Sauvage cultive une élégance désinvolte qui semble tout droit sortie d’une autre époque, tout en restant résolument contemporain dans ses propos.
De l’intimité du studio aux scènes nationales
Ces derniers mois, le jeune chanteur a multiplié les premières parties prestigieuses : Maxime Le Forestier, Arthur Teboul (Feu! Chatterton), Baptiste Trotignon, Johnny Jane… Des expériences qui lui ont permis d’affiner sa présence scénique et d’élargir son public.
Ses cent mille abonnés sur Instagram se délectent de le voir improviser des chorégraphies dans la cuisine de son studio parisien, incarnation même de cette légèreté qu’il prône comme remède au chaos ambiant.
Après ses passages remarqués aux Inouïs du Printemps de Bourges et en première partie d’Eddy de Pretto pour cinq dates en mars, Sam Sauvage poursuit sa route avec un concert événement à l’Usine de Saint-Étienne le lundi 19 mai à 20h30.
L’occasion de découvrir sur scène cet artiste qui, comme Katerine qu’il cite en référence, « adore regarder danser les gens » et nous invite à célébrer l’instant présent malgré l’effondrement annoncé.
Concert dans le cadre du Festival Paroles & Musiques à l’Usine de Saint-Étienne le lundi 19 mai à 20h30.