Ce projet sera examiné le 17 décembre lors d’un Comité social territorial extraordinaire, alors que les tensions entre la direction, les élus et les représentants du personnel s’intensifient.
Un déficit budgétaire préoccupant
La direction de la Cité du Design, établissement public de coopération culturelle (EPCC), justifie ce projet par une situation financière alarmante. Selon ses prévisions, le budget 2025 afficherait un déficit de 330 000 euros entre dépenses et recettes.
Les subventions des institutions fondatrices (État, Région, et Saint-Étienne Métropole) restent stables, mais insuffisantes face à une conjoncture économique défavorable. En 2024, la baisse des mécénats et des partenariats privés, liée à une incertitude économique, a aggravé la situation. Par ailleurs, les coûts énergétiques ont explosé, passant de 153 000 euros en 2022 à 500 000 euros en 2024, compliquant davantage la gestion.
“La hausse annuelle de la masse salariale, estimée à 180 000 euros, est aussi un facteur clé des difficultés. Cela résulte principalement du glissement vieillesse technicité (GVT) des fonctionnaires, une évolution qui pèse sur notre budget depuis dix ans”, explique la direction.
Suppression de huit postes envisagée
Pour redresser la barre, la direction propose de réduire les charges de personnel en supprimant huit postes, dont cinq contractuels et trois fonctionnaires territoriaux. Les postes concernés sont répartis comme suit :
• Deux postes d’enseignement artistique,
• Trois postes du service “promotion du design”,
• Deux postes à la direction de la communication,
• Un poste dédié à la gestion du programme Erasmus.
Les agents titulaires seront accompagnés dans des tentatives de reclassement interne, mais la direction reconnaît que ces efforts ont pour l’instant échoué. “Nous étendons désormais la recherche de reclassement au conseil général de la Loire et à d’autres collectivités”, précise-t-elle. Pour les contractuels sans possibilité de reclassement, des entretiens préalables de licenciement sont envisagés.
Une décision critiquée par le personnel et les élus
Le plan suscite de vives réactions parmi les représentants du personnel. Jean-Claude Paillasson, délégué FO, dénonce une “gestion à la petite semaine, violente pour les agents de l’EPCC”.
Du côté des élus, Marc Chassaubéné, président de l’EPCC, regrette l’exigence de Sylvie Fayolle, présidente par intérim de Saint-Étienne Métropole, qui a demandé une réduction de 300 000 euros du budget 2025, établi à 10,86 millions d’euros. “Il faudrait au contraire augmenter ce budget de 300 000 euros pour permettre à la Cité de remplir ses missions”, estime-t-il.
Interrogée, Sylvie Fayolle a indiqué qu’elle s’exprimerait sur ce dossier lors du conseil métropolitain du 5 décembre.
L’avenir d’un établissement en difficulté
La situation de la Cité du Design illustre les défis rencontrés par de nombreux établissements culturels face à la stagnation des subventions publiques et à la réduction des partenariats privés. Alors que le Comité social territorial doit trancher sur ce projet de suppression de postes, l’avenir de la Cité du Design semble suspendu à un équilibre fragile entre rigueur budgétaire et préservation de ses missions culturelles.