Si les violences conjugales globales ont légèrement diminué, les violences sexuelles commises par des conjoints ou ex-conjoints sont en nette augmentation.
Une hausse alarmante des violences sexuelles par partenaire
En 2024, les violences sexuelles par conjoint ou ex-conjoint enregistrées dans la Loire ont bondi, passant de 137 cas en 2023 à 168 cette année. Cette tendance contraste avec une baisse globale des faits de violences conjugales signalés, qui sont passés de 1 923 en 2023 à 1 791 en 2024. Parmi les victimes, 1 530 sont des femmes, selon les données communiquées par les forces de l’ordre et la préfecture.
Ces chiffres, dévoilés lors d’une présentation à Saint-Étienne en présence des autorités et de Catherine Breysse, directrice de l’association SOS Violences Conjugales 42, mettent en lumière une réalité préoccupante : les violences sexuelles, souvent plus difficiles à signaler, restent un défi majeur pour la prévention et la prise en charge.
« Une des plus grandes difficultés reste d’encourager les victimes à porter plainte, surtout dans les contextes où l’alcool est impliqué », a rappelé le colonel Sébastien Jouglard, commandant du groupement de gendarmerie de la Loire.
Un engagement renforcé pour la prévention
Face à ces défis, les autorités insistent sur la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention et d’accompagnement. La brasserie Orbital, à Saint-Étienne, où s’est tenue la présentation, a d’ailleurs adopté le dispositif Angela, issu d’un concept britannique lancé en 2016.
Ce plan permet à une personne en danger de signaler sa situation simplement en prononçant le prénom « Angela » auprès du personnel, qui a été formé à réagir en cas d’urgence. Ce type d’initiative, encore rare dans la Loire, vise à multiplier les lieux sûrs pour les victimes potentielles.
Un soutien essentiel pour les victimes
En cas d’urgence, les autorités rappellent que le 17 reste le numéro à composer. Par ailleurs, le 3919, gratuit et anonyme, oriente les victimes de violences sexistes vers des associations locales d’accompagnement, comme SOS Violences Conjugales 42, qui joue un rôle crucial dans la prise en charge des victimes.
L’association a également annoncé le lancement du collectif du 25 novembre, en partenariat avec la préfecture de la Loire. Parmi les initiatives, un clip de prévention réalisé avec la compagnie artistique Aunna sera prochainement diffusé. De plus, huit affiches conçues avec la participation de femmes victimes seront visibles dans les transports en commun de Saint-Étienne, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation.
Un travail de longue haleine
Pour Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police nationale dans la Loire, ces efforts de prévention doivent se poursuivre : « Nous ne parvenons pas toujours à recueillir la parole des femmes victimes car le dépôt de plainte reste non obligatoire. »
Malgré la baisse des faits de violences conjugales enregistrés cette année, les chiffres montrent que les violences sexistes et sexuelles demeurent un problème structurel nécessitant une mobilisation continue de l’ensemble des acteurs publics et associatifs.