
La démolition de l’ancien hôtel-restaurant marque une nouvelle étape dans un projet immobilier ambitieux, mais dont la concrétisation se heurte aux réalités du marché économique local.
La fin d’une époque pour un lieu emblématique
Les pelleteuses ont achevé leur travail : l’ancien Chaudron Vert n’existe plus. Ce bâtiment, qui avait marqué l’histoire récente de Saint-Étienne, était resté fermé depuis la pandémie de 2020. Propriété de l’AS Saint-Étienne entre 2014 et 2022, il avait ensuite changé plusieurs fois de mains avant d’atterrir dans le portefeuille d’un promoteur immobilier.
La décision de démolir l’établissement répond selon Vincent Guerrier, représentant de la société MALSH chargée de la commercialisation, à des impératifs de sécurité. L’objectif était d’éviter les occupations illégales d’un bâtiment devenu vulnérable après plusieurs années de fermeture.
Un centre d’affaires de près de 3000 m²
Sur cet emplacement stratégique doit voir le jour un centre d’affaires moderne d’une superficie totale de 2985 m². Ce projet ambitieux vise à répondre aux besoins des entreprises stéphanoises en quête d’espaces de travail contemporains et fonctionnels.
Toutefois, le calendrier initial a dû être revu à la baisse. Initialement prévu pour une livraison cette année, le projet est désormais dans l’attente d’une conjoncture plus favorable. Aucune date de commencement des travaux n’a été arrêtée à ce stade.
Un marché immobilier tertiaire saturé
Cette temporisation s’explique par l’état du marché immobilier tertiaire dans la région stéphanoise. Les promoteurs font face à une demande en berne et à une offre déjà abondante qui peine à trouver preneurs.
Les exemples ne manquent pas dans le secteur : les immeubles LEX’A de la rue du Chanoine Ploton et Saint-Exupéry, pourtant achevés, ne sont pas encore intégralement commercialisés ni occupés. Cette situation illustre les difficultés rencontrées par le secteur tertiaire local.
Une concurrence renforcée par de nouveaux projets
La situation risque de se compliquer davantage avec l’arrivée prochaine de nouveaux espaces sur le marché. Le projet Sigale à Saint-Priest-en-Jarez prévoit ainsi la mise à disposition de 7000 m² supplémentaires de bureaux, intensifiant encore la concurrence.
Cette multiplication de l’offre dans un contexte de demande atone place les promoteurs dans une position délicate. Ils doivent adapter leurs stratégies commerciales pour séduire une clientèle devenue plus exigeante et sélective.
Une stratégie commerciale flexible
Face à ces contraintes, les porteurs du projet du futur « Chaudron » adoptent une approche pragmatique. Ils se montrent particulièrement souples sur les modalités d’entrée dans les lieux, proposant aussi bien la vente que la location selon les besoins des clients potentiels.
Cette flexibilité s’étend également aux surfaces proposées. Qu’il s’agisse de petits espaces, de moyennes surfaces ou même de la totalité du complexe, tous les scenarios sont envisageables. Cette approche sur mesure vise à maximiser les chances de commercialisation dans un marché difficile.
L’atout du stationnement
Dans cette équation complexe, le projet dispose néanmoins d’un atout de taille : un important potentiel de places de stationnement. Dans un centre-ville où le parking reste un enjeu majeur pour les entreprises, cette caractéristique pourrait faire la différence et attirer des clients sensibles à cette problématique.
L’attente d’un redémarrage économique
Le report de ce projet illustre les incertitudes qui pèsent sur l’économie stéphanoise. Entre prudence des investisseurs et attentisme des entreprises, le secteur immobilier tertiaire traverse une phase délicate qui impacte l’ensemble des projets de développement urbain.
Pour le futur centre d’affaires du Chaudron Vert, l’enjeu sera de trouver le bon timing pour relancer l’opération. Les promoteurs espèrent probablement une amélioration du contexte économique local qui rendrait leur projet plus attractif pour les potentiels occupants.