
L’homme qui jongle habituellement entre casseroles et clientèle au restaurant « Cuisine et dépendances » s’apprête peut-être à jongler entre réunions de conseil et doléances de citoyens. La raison de cette reconversion potentielle ? Une presqu’île lyonnaise transformée en chantier à ciel ouvert qui donne des boutons à notre chef plus rapidement qu’une mayonnaise qui tourne.
De Roanne à Lyon : itinéraire d’un chef pas gâté
Formé dans les cuisines prestigieuses de Troisgros à Roanne, passé par les fourneaux parisiens de Guy Savoy avant de poser ses couteaux à Lyon en 2003, Fabrice Bonnot a connu des défis culinaires de taille. Mais rien ne l’avait préparé à affronter ce qu’il qualifie de « catastrophe urbaine en slow motion ».
Presqu’île en détresse, restaurateurs en stress
En tant que président de l’association des commerçants du quartier Charité-Bellecour, Bonnot ne mâche pas ses mots, contrairement à la viande qu’il sert dans son établissement. « La presqu’île est asphyxiée. Entre la ZFE, la future ZTL et les travaux sans fin, c’est comme si on nous demandait de préparer un repas gastronomique avec les mains attachées dans le dos et un bandeau sur les yeux. »
Les clients désertent le centre-ville plus vite qu’une table mal servie, et les restaurateurs indépendants se retrouvent dans une situation plus précaire qu’un millefeuille en pleine canicule.
De la cuisine à la mairie : une reconversion au goût amer
« Faut-il aller plus loin ? Faut-il mettre cette expérience, cette capacité à fédérer et à agir au service d’un projet plus grand ? » s’interroge-t-il dans un communiqué aussi mystérieux qu’une sauce dont on ne connaît pas les ingrédients.
Ses proches assurent que Bonnot possède les qualités requises pour un futur maire : il sait gérer la pression, imposer une discipline d’acier, et satisfaire les clients les plus exigeants. « Et puis, diriger une ville ou une brigade de cuisine, c’est la même chose : il faut savoir mettre la main à la pâte et ne pas craindre la chaleur », plaisante un de ses employés.
Les bookmakers s’en mêlent
Les paris sont désormais ouverts sur cette candidature potentielle qui fait plus de bruit qu’un robot ménager en pleine action. Certains parient déjà sur ses premiers projets : transformer les conseils municipaux en dîners-débats, remplacer les discours interminables par des dégustations, ou installer des food trucks devant chaque bureau de vote pour encourager la participation électorale.
En attendant sa décision finale, Fabrice Bonnot continue de mijoter ses plats et ses idées, tout en gardant un œil sur le calendrier électoral qui approche à grands pas. Affaire à suivre, donc, avec une cuillère et une serviette, car la politique lyonnaise pourrait bientôt prendre une saveur tout à fait inédite.
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