
La chambre d’appel de la Fédération française de basket-ball a confirmé lundi la décision de rétrogradation en championnat de ligue régionale, portant un coup potentiellement fatal à ce club emblématique de la formation féminine.
Cette confirmation administrative sonne comme un glas pour une structure qui avait déjà frôlé la liquidation judiciaire récemment. Malgré cette première épreuve surmontée, la rétrogradation sportive pourrait bien achever ce que les difficultés financières avaient commencé.
Un plan de sauvegarde qui s’effondre
Éric Leclerc, coprésident du RBF, ne cache pas son amertume face à cette décision qu’il juge catastrophique. « Je suis dépité, on avait un plan de sauvegarde viable sur les quatre ans à venir à condition de repartir en NF2. En région, ce sera impossible », déplore-t-il. Cette analyse révèle la fragilité économique des clubs évoluant aux niveaux inférieurs.
La rétrogradation entraîne mécaniquement une chute des subventions publiques, traditionnellement indexées sur le niveau de compétition. Les partenaires privés risquent également de se détourner d’un club privé de visibilité médiatique. Pire encore, la perte probable de la Halle Vacheresse priverait le RBF des recettes liées à l’accueil du public lors des matchs à domicile.
Derniers recours avant l’abandon
Face à cette situation désespérée, Pierre Vacher, l’autre coprésident, milite pour épuiser tous les recours disponibles. Il envisage un ultime appel devant le Comité national olympique et sportif français, estimant que le plan financier est viable. Cette démarche révèle la détermination des dirigeants à sauver coûte que coûte leur club.
Cependant, cette obstination juridique ne masque pas l’évidence économique : en région, le modèle économique du RBF devient intenable. Cette réalité pousse logiquement les dirigeants à envisager l’impensable : la liquidation volontaire d’un des fleurons de la formation féminine ligérienne.
Réunion de crise et démissions annoncées
Le comité directeur se réunit ce mercredi soir pour trancher définitivement l’avenir du club. Cette assemblée extraordinaire devra choisir entre un acharnement thérapeutique coûteux et une disparition assumée. L’enjeu dépasse la simple question sportive pour toucher à l’identité même du basket roannais.
Éric Leclerc, également sponsor du club, a d’ores et déjà annoncé sa démission à l’issue de cette réunion cruciale. Ce départ symbolique d’un dirigeant-mécène illustre la désillusion qui gagne les responsables face à l’ampleur de la tâche.
La jeunesse en sursis
Paradoxalement, cette crise frappe un club qui dispose encore d’atouts non négligeables. L’équipe U18 Elite reste « en ordre de marche » et témoigne de la qualité du travail de formation accompli ces dernières années. Cette section jeunesse constitue peut-être l’ultime argument pour justifier une survie artificielle du club.
Cependant, maintenir uniquement cette activité formation nécessiterait une refonte complète de l’organisation et du budget, hypothèse complexe dans le contexte actuel de défiance généralisée.
Le basket ligérien en souffrance
La déroute du RBF s’inscrit dans une crise plus large du basket ligérien. Le BCM a également vu son appel rejeté et devra évoluer en Nationale 3 plutôt qu’en Nationale 2 comme espéré. Avec Feurs qui traverse aussi des difficultés, ce sont autant de « fiefs de la balle orange » qui vacillent simultanément.
Cette hécatombe révèle les fragilités structurelles du basket amateur français, pris entre exigences fédérales croissantes et ressources locales limitées. Les collectivités territoriales, confrontées à leurs propres contraintes budgétaires, peinent à maintenir leur soutien traditionnel aux clubs historiques.
Vers une recomposition du paysage sportif local
Au-delà des enjeux sportifs, la disparition programmée du RBF questionne l’avenir du sport de haut niveau en territoire ligérien. Comment maintenir l’excellence sportive sans les moyens financiers adéquats ? Cette équation impossible traverse aujourd’hui de nombreuses disciplines et territoires.