
« Les concessions ont tendance à se dégrader, et on estime qu’environ 3 000 à 3 500 d’entre elles sont considérées comme abandonnées à Roanne », confie Pierre Alexandre Girard, directeur d’exploitation des cimetières de la ville.
Un entretien sporadique et une fréquentation en déclin
Selon Girard, environ 50 % des visiteurs ne se rendent plus qu’une seule fois par an au cimetière, souvent pour la Toussaint. Un rythme de visites jugé insuffisant pour maintenir les tombes en bon état, notamment pour les concessions perpétuelles, qui posent aujourd’hui de sérieux problèmes lorsqu’elles ne sont plus entretenues. Ce manque d’entretien impacte directement l’apparence des cimetières, qui accumulent les tombes vétustes et souvent abandonnées, faute de visites régulières et de soins adéquats.
La gestion des concessions abandonnées : un processus complexe
Les concessions dans les cimetières de Roanne sont concédées aux familles, mais leur entretien reste de leur responsabilité. En cas d’abandon, la ville peut toutefois récupérer les concessions. Lorsque qu’une concession est jugée abandonnée, un avis est apposé sur la tombe, puis un premier procès-verbal est dressé six mois plus tard. Si après un an, l’état de la concession demeure inchangé et qu’aucune famille ne se manifeste, la reprise est alors actée. Quant aux concessions à durée limitée, elles sont réclamées par la ville si personne ne demande leur renouvellement deux ans après l’échéance.
Cette procédure permet aux services funéraires de libérer des emplacements, et les tombes abandonnées peuvent alors être démontées et les ossements transférés à l’ossuaire. Les monuments en bon état peuvent être revendus, tandis que ceux trop dégradés sont éliminés.
Un phénomène intergénérationnel et un manque de sanctions
Pierre Alexandre Girard évoque un changement de comportement parmi les jeunes générations, qui fréquentent et entretiennent les cimetières moins régulièrement que leurs aînés. « Les nouvelles générations ont moins tendance à venir au cimetière et à entretenir régulièrement les tombes », déplore-t-il. Cette évolution rend difficile la gestion des concessions à long terme, et le phénomène de délaissement des tombes n’est pas sanctionné, ce qui limite l’action des services funéraires pour inciter les familles à honorer leur devoir d’entretien.
Mesures d’accessibilité pour la Toussaint
Malgré ces défis, les cimetières de Roanne maximiseront leur accessibilité du 30 octobre au 1er novembre. Bien que les cimetières soient fermés à la circulation durant cette période, des agents municipaux seront présents pour accompagner les personnes à mobilité réduite jusqu’aux tombes de leurs proches.