
Le syndicat Unfap-Unsa Justice alerte sur l’ampleur du trafic derrière les barreaux. Les agents pénitentiaires du centre de détention de Roanne ont réalisé une découverte stupéfiante lors d’une opération de contrôle limitée à trois cellules. Leur investigation a permis de mettre au jour un véritable trésor clandestin comprenant 81 grammes de cocaïne, 34 grammes de résine de cannabis, un iPhone, divers accessoires téléphoniques dont deux chargeurs, ainsi que six mini-tournevis.
La valeur marchande de la cocaïne saisie est estimée à environ 4 700 euros selon les tarifs pratiqués en milieu libre, où le gramme se négocie autour de 58 euros. Un représentant syndical précise que ce montant pourrait être doublé dans l’environnement carcéral, portant potentiellement la valeur totale à près de 9 400 euros.
Une cachette ingénieuse mais problématique juridiquement
L’originalité de cette saisie réside dans la localisation des produits prohibés. Les marchandises n’ont pas été découvertes dans les cellules elles-mêmes, mais habilement dissimulées dans les interphones installés dans les coursives, à proximité des portes.
Cette situation particulière soulève un problème majeur pour les autorités pénitentiaires. Le syndicat souligne l’impossibilité d’attribuer ces objets et substances à un détenu spécifique, rendant toute poursuite judiciaire pratiquement impossible. L’emplacement stratégique dans les espaces communs de l’établissement permet aux propriétaires de ces biens illicites de rester anonymes.
« La partie émergée de l’iceberg »
Pour l’Unfap-Unsa Justice, cette découverte n’est qu’un infime aperçu de la réalité du trafic au sein de l’établissement. Le syndicat estime que plusieurs kilogrammes de substances prohibées pourraient être dissimulés dans l’enceinte du centre de détention de Roanne.
Cette situation est présentée comme la conséquence d’un certain « laisser-faire » administratif, dénoncé vigoureusement par les représentants syndicaux. Ils alertent sur les conséquences graves de ces trafics, qui engendrent un climat de tension permanente, caractérisé par des intimidations entre détenus et des actes de violence récurrents.
Les agents pénitentiaires appellent à une prise de conscience urgente face à cette problématique qui compromet la sécurité au sein de l’établissement et complique considérablement leurs missions quotidiennes.