« Les intranquilles » est un film francophone de Joachim Lafosse retraçant les difficultés vécues par un couple (avec enfant) quand l’un d’eux est atteint de troubles bipolaires.
La parité parmi les personnages principaux
Même si Damien, le personnage bipolaire magistralement interprété par Damien Bonnard est bien entendu le personnage principal du film – un artiste-peintre dionysiaque, débordant d’énergie, intenable comme un enfant agité, « Les intranquilles » fait la part belle à Leïla, jouée par Leïla Bekhti avec près d’une vingtaine de kilos en trop pour les besoins du film.
Un film sur les aidants
Leïla soutient Damien à bout de bras, répare et colmate la famille, un peu comme les meubles qu’elle restaure au domicile familial. Elle n’est donc jamais tranquille. Cela explique le pluriel du titre qui fait aussi référence au livre de Gérard Garouste traitant du même sujet : « L’intranquille ».
Un scénario bien construit
Le défi relevé par l’auteur-réalisateur Joachim Lafosse est d’avoir évité les poncifs du genre : la simple chronique d’une pathologie destructrice, la nécessaire victimisation du conjoint ou au contraire son héroïsation. Ainsi, par exemple, le spectateur n’apprend pas tout de suite la maladie dont souffre Damien et Leïla ne se considère jamais comme une victime, même si elle finit, elle aussi, par perdre (un peu) la raison.
Un film sur la création artistique aussi
Comme « Van Gogh » de Maurice Pialat ou « Pollock » de Ed Harris, « Les intranquilles » traite également de l’acte de création picturale. Damien Bonnard a ainsi eu comme coach Piet Raemdonck, artiste visuel belge, pour dessiner, peindre, gratter et frotter ses toiles avec réalisme. L’intérêt de ces scènes est de montrer aussi l’extrême tension psychique vécue à ces moments par Damien comme par tout artiste quand il crée.
Ciné-débat prévu au Méliès Jean-Jaurès
« Les Intranquilles » est actuellement à l’affiche au Méliès Jean Jaurès de Saint Etienne. Un ciné-débat aura également lieu mardi 12 octobre avec pour thème : « Vivre avec une personne ayant des troubles bipolaires ».
Par Richard Clermont