
Un lundi matin sans le bruit familier des camions-bennes. Dans les rues de Saint-Etienne et de l’Ondaine, les poubelles sont restées orphelines. Dans le secteur du Gier, le service tourne au ralenti avec seulement un tiers des véhicules en circulation. Seuls les habitants de Roche-la-Molière et La Talaudière peuvent, pour l’instant, prétendre à un ramassage normal.
Dialogue de sourds au sommet
Vendredi dernier, l’atmosphère était tendue dans les bureaux de Saint-Etienne Métropole. Autour de la table : François Driol et Denis Barriol, respectivement vice-présidents en charge des déchets et des ressources humaines, accompagnés de leur état-major administratif. Face à eux, les représentants CGT venus avec l’espoir de désamorcer un conflit imminent. Mais la montagne a accouché d’une souris, ou plutôt d’aucune souris du tout.
Des revendications qui débordent
Pour la Métropole, le terrain de jeu s’est élargi de façon déloyale. « On parlait des éboueurs, et voilà qu’on nous parle de tous les agents, » semble déplorer l’administration dans son communiqué. Titres-restaurant, mutuelle, jours de carence… L’institution réclame « une base claire » pour avancer. De l’autre côté, Mickaël Chambas, porte-étendard de la CGT, dénonce « une stratégie de pourrissement » et pointe du doigt le « vide décisionnel » créé par la mise en retrait de Gaël Perdriau.
Un panier de doléances bien rempli
Les 120 euros mensuels supplémentaires réclamés ne sont que la partie visible de l’iceberg revendicatif. Les agents souhaitent également une campagne contre les incivilités dont ils sont victimes, ainsi qu’une réorganisation des tournées pour équilibrer leur charge de travail. Le renforcement des effectifs figure aussi en bonne place dans leur cahier de doléances, notamment pour compenser la reprise en régie publique du secteur du Chambon-Feugerolles.
L’odeur du conflit flotte dans l’air
Sans compromis rapide, les poubelles risquent de s’accumuler jusqu’au 21 avril, date limite du préavis de grève. Les Stéphanois pourraient donc devoir composer avec des rues moins fraîches pendant les beaux jours du printemps, à moins qu’une main tendue ne vienne débloquer la situation.
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