
Cette conquête maritime marque la cinquième prise de territoire pour l’enseigne, avec déjà trois autres à l’horizon. À ce rythme, on se demande si Robert ne vise pas le contrôle total des océans d’ici 2030.
Des logiciels aux écailles : un virage à 180 degrés
Derrière cette expansion éclair se cache Loïc Buchetet, un quarantenaire qui n’a pas le parcours typique d’un amiral de la marée. Fils et petit-fils de boulangers valenciens, il a d’abord navigué dans les eaux troubles de l’édition de logiciels avant de plonger tête première dans l’univers des produits de la mer.
Passionné par les beaux produits, comme il se décrit lui-même, Loïc a amorcé son changement de cap il y a deux ans en lançant, avec son frère Benjamin, 32 ans, une flottille de food trucks spécialisés dans les burgers de poisson et les poke bowls. Une armada de trois véhicules qui sillonne actuellement la région de Valence.
Une OPA sur l’empire Robert
Mais les frères Buchetet avaient visiblement plus d’appétit. En juillet 2024, ils ont racheté les quatre magasins fondés par Sébastien Robert : le vaisseau amiral de Saint-Chamond (ouvert en 1998), puis les succursales de Saint-Étienne (2013), Andrézieux-Bouthéon (2014) et Montbrison (2021). Sans oublier le laboratoire du quartier du Creux à Saint-Chamond, véritable cuisine centrale de cette entreprise à la croissance exponentielle.
Pour cette nouvelle conquête talaudiéroise, Loïc Buchetet n’a pas lésiné sur les moyens, injectant environ 100 000 euros pour métamorphoser l’ancien local de La Dorade en un écrin moderne digne de ses trésors des mers. Un investissement réalisé « au maximum avec des entreprises locales », précise fièrement le nouveau capitaine.
Des produits qui font des vagues
Dans ce nouvel espace de 35 m², les clients retrouvent la formule qui a fait le succès de l’enseigne : d’un côté, un étal classique où s’alignent filets, poissons à la coupe ou entiers préparés à la demande (truite, maquereau, merlu, lotte, lieu jaune…) et des bourriches d’huîtres qui n’attendent que d’être dégustées.
De l’autre côté, un rayon traiteur « 100% fait maison » qui propose trois gammes : apéritif, salades et plats préparés. Les habitués reconnaîtront les best-sellers comme les coquilles Saint-Jacques et la paella, mais aussi la salade de seiches, le taboulé marin, les beignets de crevettes ou encore la soupe de poisson. Sans oublier un plat de la semaine pour varier les plaisirs.
Une marée montante qui crée de l’emploi
Cette cinquième implantation a permis la création de deux emplois, portant l’effectif total de la maison Robert à une vingtaine de personnes. Et ce n’est qu’un début, puisque Loïc Buchetet est en train de racheter une poissonnerie au sud de Lyon et prévoit de s’installer d’ici la fin de l’année dans la Halle Terroir à Veauche ainsi qu’à Valence.
Pour soutenir cette croissance qui donne presque le mal de mer, les frères Buchetet vont investir « plusieurs centaines de milliers d’euros » dans un nouveau laboratoire de 600 m² dans la zone de Stelytec à Saint-Chamond, prévu pour l’automne prochain. À l’horizon 2026, ils envisagent également de rénover les magasins de Saint-Chamond et d’Andrézieux-Bouthéon.
La poissonnerie Robert de La Talaudière accueille les amateurs de produits marins du mardi au samedi, de 7h à 12h30 et de 15h à 19h. Une adresse à marquer d’une bouée rouge pour tous les gastronomes de la région.