De l’expérimentation au projet définitif
Depuis mai dernier, une configuration provisoire de la place a permis de tester certains aménagements : suppression des deux contre-allées pour élargir la zone piétonne et offrir plus d’espace aux terrasses des commerces. Cette phase expérimentale, ponctuée par des retours des usagers, a mis en lumière plusieurs problématiques : cheminements piétons mal protégés, circulation confuse, difficultés pour les livraisons…
L’adjoint aux travaux, Loïc Robert, a détaillé jeudi les ajustements intégrés dans le projet définitif, tout en défendant cette phase de test menée « à moindre coût ». L’objectif : une place repensée et sécurisée, où piétons, cyclistes et automobilistes cohabiteront harmonieusement.
Un chantier en quatre phases d’ici 2027
Le projet prévoit quatre étapes de travaux s’étalant jusqu’en 2027 :
1. Janvier à mars 2024 : Réaménagement côté Est (près du laboratoire d’analyse) pour aligner la contre-allée avec l’avenue de la Gare et la rue Gambetta.
2. Avril à septembre 2025 : Rénovation des réseaux côté Ouest, entre la rue Jean-Jaurès et la rue de la Paix.
3. Novembre 2025 à mars 2026 : Aménagement définitif côté Ouest.
4. Fin 2026 à début 2027 : Achèvement des travaux sur la contre-allée Est, avec réaménagements des réseaux humides et de chaleur, suivi par la refonte de la voirie.
Chaque usage de la chaussée (circulation, zone piétonne, piste cyclable) sera clairement séparé, et les différences de niveau actuelles seront supprimées pour faciliter l’accès aux commerces.
Stationnement, un point sensible
La question du stationnement, cruciale pour les commerçants, a alimenté une grande partie des échanges. « On passe de 144 à 126 places », a précisé Loïc Robert, tout en minimisant l’impact de cette réduction, jugée secondaire lors de l’expérimentation. Mais pour certains commerçants, comme lors du Téléthon où l’absence de stationnement avait entraîné une chute de chiffre d’affaires, la crainte est palpable.
Des propositions ont émergé, comme l’élargissement des horaires de la zone bleue ou le passage au stationnement payant après deux heures, idée appuyée par l’association Les Vitrines de Firminy. La gratuité reste pour l’heure privilégiée par le maire Julien Luya, bien qu’il n’exclut pas une évolution future. L’éventualité d’utiliser le parking de la Boule du Centre n’a pas encore été tranchée, certains sociétaires déplorant le manque de concertation à ce sujet.
Un projet salué, mais jugé timide
L’ajout de pistes cyclables a été largement apprécié, notamment par Daniel Forest, président de l’association O2 de l’Oxygène, qui a toutefois regretté « un projet trop centré sur l’automobile et manquant d’ambition ». Des critiques ont également fusé sur l’absence de connexion avec des axes structurants, comme ceux menant à La Ricamarie ou Le Chambon-Feugerolles.
Les commerçants et élus d’opposition, dont David Chapelat et Jean-Paul Chartron, jugent le projet encore flou. « On agrandit les terrasses, on ajoute des pistes cyclables, mais la place du Breuil mérite une refonte plus ambitieuse, notamment avec une offre de stationnement compensatoire », a déclaré Chartron.
Entre attentes et espoirs
Malgré les critiques, le maire Julien Luya défend le projet : « Ce n’est pas parfait, mais il améliorera le cadre de vie et redynamisera le centre-ville. Il est primordial d’agir pour éviter que la ville ne décline. »
D’ici 2027, les travaux devraient donner naissance à une place du Breuil modernisée, offrant un espace plus sécurisé et agréable. Reste à savoir si ces aménagements répondront aux attentes des habitants et commerçants. Le défi est de taille, mais pour Julien Luya, « il est temps de prendre nos responsabilités ».