Les discussions sur le futur Premier ministre se poursuivent alors que les partis politiques peinent à s’entendre sur le profil idéal. Lors d’une réunion à l’Élysée, le président Emmanuel Macron a évoqué la nécessité pour son successeur, Michel Barnier, de négocier un accord avec les différents partis afin d’éviter une censure. Mais pour l’heure, aucun nom ne s’est véritablement imposé, bien que François Bayrou semble avoir les faveurs de nombreux observateurs. D’autres personnalités, telles que Bernard Cazeneuve, Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, ou encore Bruno Retailleau, circulent également.
Le RN demande le respect de ses électeurs
Interrogée sur les critères du futur Premier ministre, Marine Le Pen, leader du Rassemblement National, a insisté sur la nécessité de “respecter” les onze millions d’électeurs du parti. Elle a refusé de se prononcer sur des noms potentiels, mais a réaffirmé que la condition essentielle pour le RN était que “les aspirations” de ses électeurs soient prises en compte. Cette déclaration fait suite à l’absence du RN aux consultations menées par Emmanuel Macron, une exclusion que Marine Le Pen a qualifiée de “médaille de l’opposition”.
Du côté d’Éric Ciotti, proche de Marine Le Pen, la question n’est pas de savoir quel profil aura le Premier ministre, mais si ce dernier saura “écouter” les préoccupations des Français. Il a affirmé être prêt à voter une nouvelle censure si le prochain budget est jugé “mauvais”, soulignant que ce qui comptait avant tout était le programme politique.
LR rejette une coalition avec la gauche, mais reste ouvert à Bayrou
Les Républicains (LR) se montrent également prudents dans leurs choix. Laurent Wauquiez a exprimé son désaveu pour un Premier ministre socialiste, estimant que des figures comme Bernard Cazeneuve ou Jean-Yves Le Drian ne seraient pas adaptées. Toutefois, il a évoqué une préférence pour un Premier ministre de droite, tout en ouvrant la porte à François Bayrou, estimant que son expérience pourrait offrir une “stabilité institutionnelle”. Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains, a d’ailleurs affirmé qu’il ne s’opposait pas à une telle option.
À gauche, la volonté d’un Premier ministre progressiste
Du côté de la gauche, une ligne claire se dessine : le futur Premier ministre doit être issu de leurs rangs. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a affirmé que l’objectif était de “faire avancer le pays” et a estimé que le Premier ministre idéal serait “de gauche, ouvert aux compromis”. Il a d’ailleurs exclu François Bayrou, le qualifiant de symbole de la “continuité” du macronisme, qu’il juge rejeté par les Français. De même, André Chassaigne, président du groupe communiste, a insisté sur la nécessité de nommer un Premier ministre de gauche pour contrer la montée de l’extrême droite.
Marine Tondelier, dirigeante écologiste, a également rejeté l’idée d’un Premier ministre centriste, affirmant que François Bayrou ne pouvait représenter la solution. Elle a ajouté qu’un accord sur le programme gouvernemental devait primer avant toute discussion sur les noms.
LFI : François Bayrou inacceptable, Lucie Castet toujours en tête
Pour La France Insoumise (LFI), la nomination de François Bayrou à Matignon serait synonyme de censure. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a averti que le parti ne tolérerait pas une telle nomination, affirmant qu’une “grande coalition” fracturerait le Nouveau Front Populaire (NFP). Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, a critiqué le rapprochement entre le PS, le PCF et EELV, évoquant un “retour vers le passé”.
François Bayrou : un choix légitime pour Renaissance
Dans le camp macroniste, le nom de François Bayrou revient fréquemment comme une option sérieuse pour Matignon. Aurore Bergé, députée Renaissance, a souligné qu’il était “extrêmement légitime”, grâce à son expérience et à son indépendance politique. Cependant, d’autres figures, comme Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sont également citées comme potentiels successeurs.
Un avenir incertain
Si le nom de François Bayrou semble recueillir l’adhésion de certains partis, son choix semble encore loin d’être acté, tant les divisions restent profondes entre la droite, la gauche et les extrêmes. La négociation qui s’annonce sera cruciale pour déterminer qui prendra la tête du gouvernement et si ce dernier parviendra à rassembler une majorité pour gouverner.