
Ce mardi, devant le tribunal de Roanne, un homme de 40 ans fait face à ses juges. La voix tremblante, il prononce ces mots lourds de sens : « J’ai frappé ma mère et c’est inacceptable. »
Le 2 octobre dernier, à Riorges, la police est appelée en urgence. Une femme s’est réfugiée chez une voisine pour fuir son propre fils, violent et alcoolisé. Quand les forces de l’ordre arrivent sur place, elles trouvent l’homme titubant, ivre, le regard perdu. Plus de 3 g d’alcool dans le sang.
Une histoire marquée par l’alcool et la violence
À la barre, le prévenu évoque son passé comme un fardeau dont il peine à se libérer. « À la maison, il y avait toujours de l’alcool. Mes parents partageaient l’apéritif tous les soirs. J’ai été initié très jeune et j’ai eu des problèmes dès ma majorité. » Puis, il ajoute : « Il y avait aussi de la violence. Mon père frappait ma mère. »
Un schéma destructeur qui l’a suivi toute sa vie. L’alcool est devenu une échappatoire, un compagnon toxique qui l’a poussé à commettre l’irréparable.
La nuit du drame, tout bascule. Après une soirée de beuverie, il s’en prend à sa mère, la projette contre l’accoudoir du canapé. Effrayée, blessée, elle se terre dans sa chambre jusqu’à l’aube, avant d’oser fuir et demander de l’aide.
Un homme en quête de rédemption
Lors de sa garde à vue, il prétend d’abord ne se souvenir de rien. Mais face au tribunal, il assume : « Je reconnais les faits, même si je ne me souviens plus de tout. » Depuis cette nuit d’octobre, il dit avoir pris conscience du gouffre dans lequel il s’enfonçait.
Il est aujourd’hui abstinent et suit un protocole de soins pour tenter de se reconstruire. « On a déjà fait des pas en avant », plaide son avocate, Me Marie-Harmony Belloni.
Le parquet salue ces efforts mais reste ferme : il requiert douze mois de prison avec sursis probatoire de trois ans, assortis d’une obligation de soins. Le tribunal suit ces réquisitions à la lettre.
Une condamnation qui sonne comme une dernière chance. L’homme quitte la salle d’audience, conscient que le combat le plus difficile commence maintenant : celui contre lui-même.