Florian Licata, gérant et franchisé du Pizza Cosy, se souvient avec précision de cette journée du 17 octobre 2024. « Je n’avais jamais vu autant de pluie. En l’espace de 30 minutes, l’eau est montée de 50 cm. C’est allé si vite. On n’a rien pu faire, c’était impressionnant », confie-t-il.
Les crues exceptionnelles qui ont ravagé la commune ligérienne ont entièrement submergé la pizzeria, la contraignant à fermer ses portes. Après une longue phase de travaux, l’établissement a pu reprendre son activité cinq mois plus tard, en mars dernier.
Une fréquentation en chute libre
La reprise s’est avérée difficile. Au-delà d’une « réouverture compliquée » marquée par le départ imprévu de deux employés, le restaurant peine à retrouver sa clientèle. « Actuellement, au niveau de l’affluence, nous sommes à -20% par rapport à avant. Mais pendant quelques semaines après la réouverture, on tournait souvent à -30% », chiffre Florian Licata.
Cette baisse s’explique selon lui par un changement d’habitudes des consommateurs. « Les gens qui étaient habitués à venir chez nous ont certainement testé d’autres adresses en attendant. D’autant qu’une autre pizzeria a également ouvert dans le secteur. »
Des expertises interminables
Le gérant regrette amèrement une réouverture « trop tardive » qui a fortement pénalisé l’activité. « Au départ, on pensait qu’on allait rouvrir au bout d’un mois. Alors, on a prévenu les équipes, puisqu’il n’y avait pas réellement de dégâts majeurs au sein de l’établissement. »
Mais les démarches administratives ont considérablement ralenti le processus. « Le premier rendez-vous avec un expert n’est arrivé que mi-décembre, soit deux mois après. Il nous a dit de faire des devis. Ça a ralenti encore un peu plus le processus de réouverture. D’ailleurs, à ce jour, il faut savoir qu’on n’a pas encore réussi à faire tous les travaux qu’on voulait. Ce qui est un peu agaçant », déplore Florian.
Des regrets tenaces
Cette situation nourrit l’amertume du restaurateur. « Quand on a rouvert, on s’est dit que le restaurant allait être nickel, mais ce n’est pas encore le cas. Au final, on se dit que si on avait su, on aurait entrepris les travaux à nos frais. On a des regrets, puisque ça nous aurait certainement évité toutes ces pertes. »
Malgré ces difficultés, le gérant garde le moral et termine sur une note d’humour : « Tout refonctionne parfaitement, nous avons une équipe dynamique et au moins si une nouvelle inondation venait à se reproduire, on sait comment faire ! »

