Gaël Perdriau, maire de la ville, a publiquement demandé à Antoine Poméon, conseiller municipal, de rembourser un trop-perçu de 8 000 euros sur ses indemnités. Une erreur d’enregistrement est à l’origine de ce litige, mais les conséquences dépassent largement le cadre technique.
Un trop-perçu lié à une erreur administrative
Antoine Poméon, élu au conseil municipal en novembre 2022 en tant que non-inscrit, a été enregistré par erreur comme conseiller municipal délégué, une fonction assortie d’une indemnité de 930 euros bruts par mois. Or, en tant que simple conseiller municipal, il aurait dû percevoir 270 euros bruts mensuels. Cette erreur a perduré pendant près d’un an, générant un trop-perçu de 8 000 euros.
C’est lors de la séance du conseil municipal du 25 novembre 2024 que Gaël Perdriau a publiquement évoqué cette situation. Il a interpellé Antoine Poméon en déclarant espérer que cette somme serait remboursée à la ville.
Un contentieux porté devant le tribunal administratif
Antoine Poméon ne conteste pas les faits : il reconnaît avoir été informé de l’erreur par les services municipaux et avoir reçu un courrier recommandé le 8 avril 2024 demandant le remboursement. Toutefois, il a décidé de saisir le tribunal administratif pour contester la démarche. L’élu estime que la responsabilité de cette erreur incombe aux services de la Ville et plaide la bonne foi.
Poméon argue également que le remboursement devrait être précédé d’une délibération municipale formalisant cette demande. Il indique être prêt à se conformer à la décision du tribunal, tout en dénonçant une attaque politique de la part du maire.
Un échange aux allures de règlement de comptes
Au-delà de l’aspect administratif, cette affaire met en lumière une passe d’armes politique entre les deux hommes. Lors de la séance, Antoine Poméon a critiqué la gestion budgétaire de la municipalité, qualifiant le budget 2025 de “pré-campagne électorale”. La réponse de Gaël Perdriau, évoquant le trop-perçu, a donné un ton personnel à l’échange.
Antoine Poméon, délégué régional des Jeunes Républicains, souligne que cette attaque survient dans un contexte où il a toujours refusé de rejoindre la majorité municipale, préférant siéger en tant que non-inscrit. Il rappelle également la mise en examen du maire dans l’affaire du présumé chantage à la vidéo, un point qu’il utilise pour critiquer son adversaire politique.
Une affaire qui symbolise les tensions stéphanoises
Cette polémique est révélatrice du climat politique tendu à Saint-Étienne, marqué par des rivalités et des controverses. Si la question des indemnités relève d’une erreur administrative, son traitement public et le recours judiciaire en cours illustrent des fractures profondes au sein du conseil municipal.
Reste à savoir si la justice tranchera rapidement ce litige ou si cette affaire continuera d’alimenter les débats dans une ville déjà secouée par des scandales et des luttes d’influence.