
Les manifestants, déguisés pour l’occasion, endosseront des tenues effrayantes inspirées de Halloween, Evil Dead et autres figures de zombies pour illustrer, avec une pointe d’ironie, l’épuisement des agents hospitaliers et l’état préoccupant du système de santé public. FO en tête, les organisateurs espèrent attirer l’attention des passants et des décideurs politiques sur la situation critique des hôpitaux. « Le dress code sera : Halloween / Evil Dead / Zombies, à l’image des agents hospitaliers, épuisés, et de l’état de l’hôpital public », souligne le syndicat FO, déterminé à faire passer un message fort.
Déguisements et revendications : une action symbolique et nécessaire
Les personnels en grève proposeront aux participants de signer une pétition pour défendre l’hôpital public, à un moment clé où le budget de la Sécurité sociale est en pleine discussion à l’échelle nationale. Alexandre Charly, représentant FO au CHU de Saint-Étienne, explique l’importance de cette action : « En continuant cette politique de réduction des moyens et des effectifs, on crée des soignants “zombies”, épuisés, téléguidés, perdant peu à peu leur humanité ». Par cette mise en scène choc, les soignants veulent faire entendre leur appel pour des moyens à la hauteur des besoins et pour une réelle reconnaissance de leur travail.
Trois revendications pour sauver l’hôpital public
L’intersyndicale présente trois revendications majeures qu’elle qualifie d’urgentes :
1. Recruter et former du personnel qualifié : Face aux départs et à la saturation des effectifs, l’intersyndicale demande un plan d’embauche de soignants qualifiés pour répondre à la demande croissante de soins. La pression est forte sur les personnels, et sans recrutements, le système de santé risque l’asphyxie.
2. Allouer des moyens supplémentaires : L’intersyndicale appelle l’État à doter la Sécurité sociale et le système de santé public de budgets conséquents, adaptés aux besoins. Elle insiste sur l’importance que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 soit à la hauteur des défis actuels pour garantir la qualité des soins et des conditions de travail respectueuses des soignants.
3. Repensée avec les professionnels de terrain : Enfin, l’intersyndicale demande un dialogue ouvert pour « repenser » les nouvelles mesures qui affectent les établissements hospitaliers, en concertation avec les professionnels de terrain et les organisations syndicales. Les réformes hospitalières doivent, selon elle, être décidées en tenant compte des réalités du quotidien des soignants.
Une mobilisation nationale et symbolique
Ce rassemblement s’inscrit dans un mouvement national qui témoigne d’un profond malaise au sein du monde hospitalier. Les syndicats espèrent que l’action déguisée, symbolique et percutante de ce mardi sera suffisamment parlante pour sensibiliser l’opinion publique et interpeller les responsables politiques. Avec ce message « zombie », les soignants de Saint-Étienne font entendre leur crainte de voir leur vocation devenir un « travail de morts-vivants », faute de moyens et de considération.