
Porté par la foncière immobilière Digneo, Cap Métropole et la Ville de Saint-Étienne, ce programme vise à redonner du cachet à d’anciens immeubles tout en développant de nouvelles habitations modernes et adaptées aux attentes des habitants. Le protocole de lancement a été signé le 13 février 2025, et les premiers travaux devraient démarrer d’ici fin 2025.
Une seconde vie pour d’anciens immeubles
L’un des volets majeurs de cette opération concerne la réhabilitation de deux immeubles situés aux 16 et 18 rue Félix Pyat. Ces bâtiments vont être entièrement rénovés pour offrir un total de dix logements modernisés. « Il s’agit d’assurer l’accès à des logements décents et bien isolés. C’est aussi un levier important pour l’attractivité du quartier », a souligné Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne.
Le projet architectural mise sur la conservation du charme de l’ancien tout en y intégrant des éléments modernes, comme l’explique Hervé Ménard, responsable de projet chez Cap Métropole : « On retrouvera le cachet de l’ancien, mais on va créer des dispositions que l’on retrouve dans du neuf, comme des balcons. »
Un autre aménagement clé sera l’ajout de caves privatives en rez-de-chaussée, facilitant le stockage sans craindre l’humidité ou l’insalubrité. « Les habitants ne descendent plus dans les caves en sous-sol », précise l’aménageur. Ces rénovations débuteront fin 2025 et devraient être livrées d’ici 2027.
La démolition de logements insalubres pour reconstruire du neuf
Parallèlement à ces rénovations, un autre pan du projet concerne la destruction de plusieurs bâtiments vétustes et insalubres afin de construire des logements neufs. Ainsi, 19 logements jugés irrécupérables vont être démolis, notamment dans l’îlot La Pareille.
« Il revenait trop cher de tenter de rénover ces immeubles, nous avons donc décidé de repartir de zéro », explique Hervé Ménard. En lieu et place de ces anciennes habitations, une vingtaine d’appartements ainsi que trois locaux commerciaux verront le jour. Le chantier commencera en 2025, avec une livraison estimée à 2028.
Par ailleurs, deux maisons de ville seront édifiées au 2 rue Deverchère, dans une perspective de livraison entre 2028 et 2030. Cette approche illustre la volonté des porteurs de projet de proposer un habitat diversifié, mêlant appartements et maisons individuelles.
Un investissement conséquent pour un quartier en transformation
Le projet représente un investissement considérable. La foncière Digneo, spécialisée dans la lutte contre l’habitat indigne, a acquis près de 33 logements pour un montant de 6 millions d’euros. « De pareilles rénovations s’élèvent entre 3 000 et 3 500 euros le mètre carré », estime le chargé de projet de Cap Métropole. Toutefois, le coût total des opérations n’a pas été communiqué par la Ville ou par l’aménageur.
Cette transformation vise notamment une cible bien spécifique : les jeunes cadres. « On cible les jeunes actifs qui n’ont pas les moyens d’habiter l’hyper-centre mais qui disposent de trop de revenus pour prétendre à un logement social », explique Marien Billard, représentant de Digneo.
Un tournant pour l’avenir du quartier Tarentaize-Beaubrun
Avec ce projet, les autorités locales souhaitent insuffler une nouvelle dynamique au quartier Tarentaize-Beaubrun, souvent perçu comme enclavé et en perte d’attractivité. « On reconstruit la ville sur la ville, ce sera un coup d’accélérateur pour le renouvellement urbain. Il s’agit de renverser la tendance sur ce quartier », affirme Luc François, vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge des transports et des mobilités.
Si le projet est prometteur, il soulève néanmoins quelques interrogations, notamment sur l’accessibilité des logements rénovés et neufs. Si l’offre semble séduisante pour les jeunes actifs, le défi sera d’assurer une mixité sociale et de permettre à tous de bénéficier de ces nouvelles habitations.
Avec un horizon de livraison échelonné entre 2027 et 2030, ce vaste chantier s’inscrit dans une logique de transformation urbaine de long terme. Reste à voir si ces aménagements permettront véritablement de redonner un second souffle à Tarentaize-Beaubrun et d’attirer une nouvelle population dans ce quartier en pleine mutation.