
Selon l’hebdomadaire, après des plaintes de députés qui se seraient offusqués de croiser trop souvent les ouvriers dans les couloirs, l’accès aux machines à café et distributeurs du premier étage leur aurait été supprimé. L’un des travailleurs aurait même confié qu’on lui aurait fait remarquer que leur présence en tenue de travail n’était pas bien vue dans les lieux.
Face à ces accusations, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a rapidement réagi pour démentir formellement l’information. Sur le réseau social X, elle a affirmé que “cette information est fausse”, précisant qu’aucune consigne n’avait été donnée à cet effet. Elle a ajouté que toute personne ayant pris une telle décision de manière individuelle serait “dans le tort le plus absolu”. Elle a conclu : “Notre Assemblée est celle de tous les Français. Aucune mesure révoltante comme celle-ci n’y a sa place.”
Brigitte Klinkert, la questeure de l’Assemblée nationale, a également pris position, insistant sur le fait que “nos machines à café sont accessibles à tous : ouvriers, députés, visiteurs…” Un démenti officiel, donc, mais qui n’a pas empêché plusieurs députés de dénoncer cette situation et de réclamer une enquête.
J’ai été choquée d’apprendre ce matin par voie de presse que l’accès à certaines machines à café du Palais Bourbon aurait été interdit aux ouvriers qui œuvrent actuellement à sa restauration.
Cette information est fausse. Aucune consigne n’a jamais été passée en ce sens par…
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) February 2, 2025
Une situation qui fait scandale
Les accusations ont rapidement provoqué une onde de choc parmi les parlementaires. L’insoumis Antoine Léaument s’est montré particulièrement indigné, qualifiant cette situation de “dégoutante” et s’interrogeant : “QUI A DEMANDÉ ÇA ?” Il a ajouté que “la bourgeoisie est une abomination”, exprimant son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme un mépris social.
De son côté, la présidente du groupe RN, Marine Le Pen, a réagi avec fermeté, soulignant que “l’Assemblée nationale est la maison du peuple, pas un palais de roitelets”. Pour elle, cette affaire témoigne d’un décalage entre les élites et le peuple, une image peu flatteuse pour l’institution.
Jean-Philippe Tanguy, également député RN, a déclaré sur France 3 qu’il craignait que de telles pratiques soient possibles, déplorant “le mépris de classe permanent” qu’il entend dans les couloirs de l’Assemblée. Il a appelé à mener une enquête pour faire la lumière sur cette histoire et a exigé que “l’on arrête de se prendre pour des petits marquis”.
Christine Pirès Beaune, la questeure socialiste, s’est également jointe au débat, annonçant qu’elle vérifierait immédiatement les faits rapportés et qu’elle mettrait fin à cette “situation indigne” si celle-ci venait à être confirmée.
Une affaire qui reste à éclaircir
Pour l’heure, le mystère plane autour de ces allégations. Tandis que les démentis officiels se multiplient, certains députés s’insurgent contre ce qu’ils perçoivent comme un mépris envers les ouvriers, et la situation pourrait entraîner des conséquences si elle venait à être vérifiée. Une enquête interne pourrait être lancée, et les responsables, qu’ils soient identifiés ou non, devront répondre de cette polémique qui a pris une ampleur inattendue au cœur de la vie politique française.
Avec AFP.