
Le projet “La Pire Classe” : une idée volée ?
L’affaire débute en juillet 2023, lorsque Mélanie Amar présente à M6 un concept d’émission intitulé « La Pire Classe », qui aurait impliqué des influenceurs de téléréalité dans une compétition éducative visant à lutter contre le décrochage scolaire. L’idée était de tester leurs capacités intellectuelles dans des épreuves de logique, de culture générale, d’orthographe et de mémoire. Mais malgré un accueil favorable initial, le projet a été refusé par le groupe, qui a évoqué des raisons liées à la thématique abordée.
Cependant, quelques mois plus tard, Mélanie Amar découvre avec surprise le lancement de l’émission « The Cerveau » sur W9, un programme qui semble étrangement similaire à son idée. Diffusé depuis le 9 décembre 2024, l’émission oppose des candidats de téléréalité dans des épreuves d’intelligence, de culture générale et d’autres thématiques similaires à celles qu’elle avait proposées. Le succès a été au rendez-vous, avec un premier épisode réunissant 426 000 téléspectateurs, un chiffre bien au-delà des attentes et supérieur à d’autres émissions de téléréalité concurrentes.
Des ressemblances frappantes
L’influenceuse ne tarde pas à faire le lien entre son projet avorté et « The Cerveau ». Elle dénonce des similitudes flagrantes : même lieu de tournage (la Cité universitaire de Paris), mêmes costumes d’écoliers, mêmes épreuves et même structure générale du programme. “C’est la même école, les mêmes costumes, les mêmes jeux, la même finale”, déclare-t-elle, soulignant que tout cela correspond en tout point à son projet initial.
Mélanie Amar rappelle également que les versions de son projet avaient été déposées à la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), et que son travail de production avait duré plusieurs mois, sans contrat formel avec la chaîne. « On m’a dit que mon projet était génial, mais qu’ils ne voulaient pas aborder cette thématique. Puis, quelques mois après, on me félicite en me disant que je suis derrière les caméras… mais sans moi », s’indigne l’influenceuse.
Une action en justice pour parasitisme économique
Face à ce qu’elle perçoit comme une appropriation de son idée, Mélanie Amar a décidé d’intenter une action en justice contre M6 pour “parasitisme économique”. Elle réclame près de 1,3 million d’euros de compensation pour le préjudice moral, le travail fourni et le manque à gagner. Ses avocats, spécialisés dans la propriété intellectuelle, estiment que M6 a exploité sa création sans lui attribuer de droit, ce qui constitue une violation de ses droits.
« Le parasitisme a consisté à se servir et exploiter la création de Mme Amar pour en produire une autre qui s’en est inspirée au point de la reproduire tout en cherchant à la faire passer pour une création originale », précisent les avocats de l’influenceuse dans leur assignation.
Mélanie Amar, aujourd’hui chargée de production, affirme que cette situation représente « sa chance de faire autre chose », une chance qu’elle estime avoir été injustement privée d’elle. De plus, elle exprime sa conviction qu’elle n’est pas la seule à avoir été lésée par de telles pratiques dans l’industrie audiovisuelle.
La réponse de M6
Le groupe M6, contacté à propos de ces accusations, a fermement nié les allégations de Mélanie Amar. Il a rappelé que l’assignation en justice repose uniquement sur la poursuite engagée par l’influenceuse, sans preuve factuelle suffisante. Selon M6, ces accusations relèvent du dénigrement et pourrait justifier des dommages et intérêts. La chaîne se défend en soulignant qu’elle a répondu de manière détaillée aux réclamations de Mélanie Amar et ne manquera pas de défendre ses intérêts devant la justice.
Avec AFP.