Entre menaces d’annexion, provocations sur les réseaux sociaux et ingérences politiques, le tandem formé par le magnat de l’immobilier et l’homme le plus riche du monde inquiète alliés et rivaux.
Un duo qui impose sa loi
Officiellement nommé pour rationaliser les dépenses de l’administration américaine, Elon Musk ne se contente pas d’un rôle technique. L’entrepreneur agit comme un agent provocateur, multipliant les attaques sur son réseau social X (anciennement Twitter). Dernier exemple en date : une altercation numérique avec le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, où Musk a tourné en ridicule les propos de ce dernier.
Dans le même temps, Donald Trump fait résonner des ambitions expansionnistes inédites. Après avoir évoqué l’annexion du Canada comme un potentiel 51e État américain, il a aussi laissé entendre que le Groenland et le canal de Panama pourraient être intégrés à sa vision d’une « Amérique partout ». Ces déclarations, perçues comme provocatrices, brouillent les frontières entre rhétorique électorale et menace réelle.
Une posture hostile envers l’Europe
Le duo ne cache pas son aversion pour l’Europe et ses institutions. Musk, sur son réseau social, insulte régulièrement des dirigeants européens, allant jusqu’à qualifier le chancelier allemand d’« imbécile incompétent » ou exigeant la démission du Premier ministre britannique. En Allemagne, il apporte son soutien public à l’AfD, parti d’extrême droite, en organisant des échanges en ligne avec sa dirigeante Alice Weidel. Cette ingérence provoque des remous sur le continent, mais les réactions des dirigeants européens restent mesurées, voire timides.
Une alliance à double tranchant
Cette union semble fondée sur des valeurs communes : la défiance envers les élites, la remise en cause des régulations internationales, et un goût prononcé pour la provocation. Cependant, des tensions pourraient émerger rapidement. La question de la Chine, par exemple, représente un sujet de désaccord potentiel. Trump critique régulièrement la puissance commerciale chinoise, tandis que Musk a transformé le pays en une base essentielle pour la production de ses véhicules électriques.
Le président élu a également tenu à rappeler récemment qu’Elon Musk, bien que naturalisé américain, ne pourra jamais briguer la Maison-Blanche en raison de sa naissance en Afrique du Sud. Une pique qui fait écho à l’influence croissante du patron de Tesla, surnommé par certains internautes… « Président Musk ».
Une ère d’incertitudes
À quelques jours de l’entrée en fonction officielle du 47e président, l’alliance Trump-Musk fait planer de nombreuses interrogations sur l’équilibre des relations internationales et l’avenir des démocraties. Ce duo, aux égos surdimensionnés et aux méthodes controversées, teste les limites de la politique traditionnelle et redéfinit les contours du pouvoir. Reste à voir si cette alliance tiendra face aux contraintes de l’administration américaine et aux défis géopolitiques à venir.