Les discothèques de la Loire sont en danger. Depuis le confinement, les boîtes de nuit affichent « Closed ». C’est fermé partout. On estime que le monde de la nuit ne pourra pas rouvrir avant 2021.
C’est la catastrophe pour François, gérant d’une discothèque dans le centre-ville de Saint-Étienne. « Cela fait des mois qu’on ne travaille plus. Je ne peux plus payer le loyer, mes employés sont au chômage et les travaux d’aménagement de mon établissement ne sont plus d’actualité. À ce train-là, je vais fermer mon entreprise. C’est sûr ».
Mais une bonne nouvelle pourrait redonner du courage aux patrons de discothèques.
L’État pourrait prendre en charge les frais fixes des établissements de nuit jusqu’à 15.000 euros par mois. « Oui, mais cela ne suffit pas. J’ai perdu déjà plus de 600 000 euros » explique François.
5000 euros pour sauver les boîtes de nuit
Ce plan proposé par le gouvernement va permettre de payer les loyers des discothèques de Saint-Étienne et de la Loire. Mais aussi l’électricité et les factures d’eau. L’état va aussi offrir 5000 euros pour les boîtes de nuit menacées. Le patron stéphanois peste « Ils sont bien gentils, mais l’électricité, on n’a rien allumé. Nos effets de lumières ne tournent plus. L’eau est coupée. Et pas de clients. Et vous rigolez ?? 5000 euros pour sauver un club ? Ils sont fous ».
Il n’y a pas de date de réouverture pour les clubs, mais ça ne devrait pas être avant 2021
François s’exclame : « Ça fait 4 mois qu’on est fermé ». Le problème abordé par de nombreux patrons de discothèques : les bars de nuit qui, eux, ont le droit d’ouvrir jusqu’à 1h et qui emploient des DJ’s « Ils se transforment en discothèques clandestines. Ça se passe comme ça à Saint-Étienne et j’ai vu ça aussi à Roanne. Ce n’est pas normal ».
le Conseil d’État a rejeté le recours des syndicats
Les syndicats des gérants de boîtes de nuit ont proposé divers aménagements, mais pour le moment aucun accord avec l’État n’a été trouvé. Lundi dernier, le Conseil d’État a rejeté le recours des syndicats, estimant que « la fermeture de ces lieux n’est pas une mesure disproportionnée dans le cadre de la lutte contre la pandémie, et qu’elle se justifie par le caractère clos des établissements, la nature de l’activité physique de la danse et la difficulté de garantir le respect des gestes barrières ».
Depuis que les discothèques sont fermées, la délinquance nocturne serait en forte augmentation à partir de deux heures du matin. « Avant, les jeunes partaient en discothèque, maintenant ils restent sur place et s’alcoolisent », témoigne l’un des gérants d’une grande discothèque dans la Plaine.