
Emmanuel Macron - Marine Le Pen - Montage 42info.fr
Un paysage politique transformé
Dans la Loire, comme dans le reste de la France, le Rassemblement National (RN) a obtenu de hauts scores. Les candidats doivent désormais faire campagne pour le second tour, où le jeu des alliances et des retraits pourrait changer la donne.
On s’attend à des démissions du côté des ministres d’Emmanuel Macron. « La décision de dissoudre l’Assemblée nationale a, dans les faits, mis un terme au paysage politique qui avait résulté de l’élection présidentielle de 2017 », annonce Édouard Philippe. Ce dernier s’est depuis longtemps éloigné du président de la République. Il a également exprimé sa surprise face au taux de participation de 66,7 %. Le parti de Marine Le Pen et ses alliés ont recueilli plus de 10,5 millions de voix. Les candidats RN sont arrivés en tête dans trois circonscriptions : la 3ᵉ (Gier), la 4ᵉ (Ondaine/Forez/Pilat) et la 6ᵉ (Forez).
Un affaiblissement de Macron
Emmanuel Macron est très affaibli, voire humilié. La Macronie a encore une fois manqué de clarté sur la stratégie à adopter pour le second tour, incapable de donner une consigne limpide – ni RN ni La France insoumise, cas par cas, barrage – avant l’appel du Premier ministre, Gabriel Attal, à « empêcher le RN d’avoir une majorité absolue au second tour ». Le président semble avoir voulu utiliser la montée du RN comme une stratégie pour les prochaines élections présidentielles dans trois ans. « Ça m’ouvre plein d’options », aurait-il confié à un ami après les élections européennes.
La cohabitation : un défi pour Macron
La cohabitation risque d’être compliquée pour Emmanuel Macron. Son autorité sera forcément écornée, en France comme sur le plan international. Une partie de la presse chinoise s’inquiète des résultats des législatives en France, craignant un « manque de clarté » pour l’Union européenne, interlocutrice numéro un de Pékin. Cependant, les journaux les plus nationalistes ne cachent pas une certaine satisfaction devant ce « chaos » en Occident.
Pour M. Glucksmann, « Pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine et qu’il réponde de ses crimes devant la justice internationale, il faut défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien, ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, et la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe. » Le Rassemblement National pourra-t-il soutenir sans faille l’Ukraine ?
L’élection française à l’étranger : Bardella contre l’envoi de troupes en Ukraine
Jetons un œil sur les législatives à l’étranger. Le député sortant de la majorité, Frédéric Petit, est en ballottage favorable dans la 7e circonscription (Europe centrale et les Balkans) avec 37,78 %, cinq points devant Asma Rharmaoui-Claquin et ses 32,58 %. De même, Anne Genetet, de la 11e circonscription (Biélorussie, Moldavie, Ukraine, Russie, pays du Caucase, majeure partie de l’Asie (hors Moyen-Orient et Asie mineure) et Océanie), a une avance confortable avec 39,94 % contre 29,78 % pour le candidat NFP Franck Pajot.
En février dernier, Emmanuel Macron n’avait pas exclu l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, avant de réitérer en mai, arguant qu’il était légitime de « se poser la question ». Lundi 24 juin, Jordan Bardella s’y est de nouveau opposé. « Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre » un tel projet, a-t-il déclaré lors de la présentation du programme du RN aux législatives.