Plus d’un millier de marins ont été contaminés par le Covid-19 à bord du porte-avions, obligeant le navire à abréger sa mission et rentrer plus tôt que prévu à Toulon.
1 081 marins ont été contrôlés positifs au Covid-19. «L’intégralité des équipages du porte-avions Charles-de-Gaulle, du groupe aérien embarqué et de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, basés à Toulon, a été testée», détaille le ministère des Armées. Cette épidémie a contraint le vaisseau amiral de la marine nationale française à rentrer plus tôt que prévu dans sa base de Toulon, alors qu’il était en opération dans le nord de l’Atlantique.
Tous les marins sont actuellement pris en charge et confinés
C’est une entreprise de la Loire qui a eu la tâche de désinfecter le porte-avions. Un traitement soutenu a dû être effectué. Un double traitement avec une projection de vapeur d’eau et de désinfectant. L’entreprise Condamin est spécialisée dans le nettoyage. Elle est basée à Saint-Étienne.
Une enquête de Médiapart suggère que les marins ont pu continuer à se contaminer entre eux
Sur son site, le ministère des Armées affirme que « tous les marins sont actuellement pris en charge et confinés au sein d’emprises militaires et font également l’objet d’un suivi médical quotidien par le Service de Santé des armées (SSA)».
Une enquête de Médiapart suggère que les marins ont pu continuer à se contaminer entre eux, une fois le pied posé à terre. Dans son article publié le 15 avril, qui détaillait comment le commandement du Charles-de-Gaulle avait été dépassé par l’épidémie, le site faisait état d’un marin ayant développé plusieurs symptômes compatibles avec le Covid-19 qui avait, après son arrivée à Toulon, été placé en quatorzaine «avec des gens qui n’avaient pas de symptômes, donc potentiellement non contaminés». «Un médecin lui a dit qu’on était visiblement « sur la fin » et donc qu’il n’y avait pas de problème», ajoutait un proche de ce marin à Mediapart.
La journaliste de Mediapart fait également état d’un autre témoignage de marin, assurant que les appels du matin (pouvant réunir jusqu’à un millier de personnes sur certaines emprises) avaient été maintenus, au moins pendant les premiers jours, durant ce même confinement. Sur cette question, le ministère des Armées ne dément pas. Et affirme : «Dès le retour à terre et ensuite au sein des lieux de confinement, le port du masque a été rendu obligatoire et les mesures de distanciation sociale respectées, notamment lors des repas.»
Arthur BA