Dorénavant, le plaisir sera proscrit jusqu’à nouvel ordre. Le bonheur aura lui aussi sa date de péremption. Au nom de la sécurité, nous verrons s’installer la restriction de nos libertés individuelles. Les milices, les petits kapos de la République, patrouilleront dans les rues pour mieux contrôler vos droits qu’ils transformeront en devoirs. Pour que le grand gourou, en haut de sa pyramide, puisse mieux tirer les ficelles de l’oligarchie. Et nous agirons en tant que tels, nous ouvrirons la bouche quand on nous l’aura demandé et le reste du temps nous la fermerons pour le bien-être de nos commanditaires.
Comme si un couvre-feu allait permettre de réduire le nombre de cas de Covid alors que les restaurants et les bars se sont grandement mis au pas, déjà asphyxiés par des méthodes de prévention sanitaire extrêmes. La véritable opposition pour certains consistera à organiser des soirées clandestines entre 21h et 6h du matin et les clusters n’en finiront pas.
Il y aura alors deux mondes possibles. Ceux qui cultiveront la haine et ceux qui aveuglés par le culte et l’adoration de leur chef, dénonceront leurs congénères. Pour ce qui est de la haine, elle court déjà les rues et ne connaît pas de couvre-feu. Elle nous divise et nous écarte de la réelle problématique que nous aurions dû pointer du doigt il y a fort longtemps : l’écartèlement du système de santé. Il n’y avait pas d’argent pour les gilets jaunes, mais on a réussi à débloquer des milliards pour cette crise sanitaire. Seulement la vache à lait qu’est le milieu hospitalier avait déjà son pis à sec, là on lui le cisaille. Au lieu de fermer des bars, ouvrons des hôpitaux. Débloquons l’argent nécessaire pour mettre à disposition des lits et augmentons le personnel soignant qui navigue depuis 40 ans dans des eaux usées.
On reconnaît une grande civilisation à travers deux aspects : son système éducatif et son système de santé. Pour les deux on repassera.
Martial MOSSMANN