Fin septembre, le couple kosovar Selami et Hanife Bajra et leurs jumeaux de 4 ans campaient sous les arcades de l’Hôtel-de-Ville de Saint-Étienne, une toile de tente pour seul abri. Une situation qui a ému le collectif Personne à la rue, regroupant plusieurs associations d’entraide. Depuis le 3 octobre, grâce à Emmaüs, la famille est hébergée à l’hôtel Formule 1 du Marais jusqu’au 30 octobre. Les enfants ont été scolarisés à l’école des Frères-Chappe.
Une campagne de dons pour un toit durable
Jean-Marc Goubier a lancé un appel aux dons pour offrir un logement pérenne à la famille. À ce jour, une vingtaine de personnes s’est manifestée avec des dons ponctuels ou des engagements à long terme. La cagnotte atteint 5 400 euros, alors qu’il faudrait environ 7 000 euros pour louer un appartement sur une année.
Un parcours d’exil marqué par la violence
Le couple affirme avoir fui le Kosovo en mai 2024 suite à un grave conflit de voisinage lié à un terrain. Selon leurs déclarations, cette dispute aurait dégénéré jusqu’à l’incendie de leur maison, les poussant à chercher refuge en France avec leurs deux enfants. Après plusieurs nuits dehors, ils ont été accueillis dans un foyer lyonnais puis au foyer des Roses à La Tour-en-Jarez, dans l’espoir d’obtenir l’asile. Leur demande a été rejetée.
La famille a reçu une obligation de quitter le territoire (OQTF) avec un délai de trente jours, datée du 21 juillet 2025 et notifiée le 26 septembre. Selami Bajra a été convoqué ce mercredi 29 octobre au Bureau de la police administrative (BPA) Fauriel, tandis que son épouse doit s’y présenter le lendemain. Jean-Marc Goubier fait valoir qu’un des jumeaux a été opéré du cerveau à Lyon et nécessite un suivi médical régulier.
Une expulsion organisée par la préfecture
Contactée, la préfecture a confirmé la procédure en cours et expliqué avoir volontairement établi des dates de convocation différentes pour les deux parents. Les services préfectoraux ne laissent planer aucun doute sur l’issue : « L’ambition poursuivie pour cette famille est de pouvoir constater leur situation irrégulière (d’où leur convocation au BPA) et de les assigner à résidence. Viendra ensuite le plus difficile, à savoir leur éloignement. En effet, lorsqu’il y a présence d’enfants mineurs, cela nécessite une organisation particulière avec vol dédié. » annonce ton dans Le Progrès.
Sur la page Facebook du collectif Personne à la rue, les commentaires se multiplient. Certains, sont empreints de compassion. Jean-Marc Goubier préfère ignorer les messages de haine et poursuit son combat pour l’humanité. Mais pour la famille Bajra, malgré la mobilisation solidaire, l’horizon semble se résumer à un retour forcé au Kosovo.

