Le monde de la nuit est inquiet, car depuis quelques mois, les victimes de piqûres se multiplient. Si à Saint-Étienne, on ne note aucune plainte, à Roanne plusieurs personnes ont déposé plainte après avoir été piquées dans une discothèque. À Saint-Étienne notamment, on s’organise. Simon Javelle, directeur artistique du Festival Paroles et Musique, explique à nos confrères du Progrès que la vigilance va être renforcée sur le festival. « Nous allons renforcer notre vigilance sur le festival, qui va principalement se dérouler à Saint-Étienne du 16 au 22 mai prochain. Nous n’avons pas attendu ce genre de phénomène, car nous veillons depuis plusieurs années à ce que la violence et l’irrespect n’aient aucune place sur notre festival ».
Pour le festival musical de Saint-Étienne, l’équipe a été formée pour que chacun soit vigilant. « Le but est que tous soient vigilants : public, salariés, bénévoles, artistes et partenaires. Nous avons tous un rôle à jouer » rajoute Simon Javelle.
Une charte de bienveillance sera même affichée au Zénith et un espace de sécurité va être mis en place pour que des personnes victimes ou témoins puissent venir en parler à l’équipe du festival. Là, la team de Paroles et Musiques pourra réagir sur place.
#Vigilance 💉 | En soirée et dans les lieux festifs, restez vigilants face au risque de piqûres sauvages. Si vous pensez en être victime, déposez plainte dans le commissariat ou la brigade de gendarmerie. pic.twitter.com/XDOYMGaNWF
— Ministère de l’Intérieur 🇫🇷🇪🇺 (@Interieur_Gouv) April 28, 2022
Les discothèques de la Loire sous grande surveillance : une 6ème plainte déposée
Psychose aussi dans les boîtes de nuit de la Loire, car une 6ème plainte a été déposée à Roanne. La victime s’est présentée au commissariat avec un hématome sur le bras. Elle a déposé plainte pour violence et administration de substance nuisible avec préméditation. Selon le Progrès, la jeune femme avait passé la soirée au Laser and Beers pour aller ensuite au T dansant.
Que faire si ça vous arrive ?
Réagir immédiatement car « chaque minute compte » insiste le Dr Leila Chaouachi. « Il faut réagir tout de suite pour éviter la disparition des preuves (traces de piqûres, détection d’une substance, ndlr) et aussi pour se protéger du risque infectieux. »
Se rendre dans un commissariat ou à la gendarmerie pour déposer plainte le plus rapidement possible : « Le dépôt de plainte va permettre d’être examiné par un médecin légiste qui constate les lésions avant qu’elles ne se résorbent (traces d’injection, bleus), les objective et réalise des prélèvements du sang et de l’urine en urgence pour détecter une éventuelle substance.
Le dépôt de plainte permet que l’ensemble des examens et analyses toxicologiques soit pris en charge par les frais de justice » explique le Dr Chaouachi.
Si la personne ne souhaite pas déposer plainte, elle doit se rendre aux services d’Urgences le plus proche ou en CEGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) dans les 48 heures pour avoir la possibilité de recevoir un traitement contre le risque infectieux (prophylaxie anti-VIH (PreP) par exemple). « Dans les différentes communications, on entend essentiellement parler du risque lié au VIH alors même que le risque de contamination par le virus de l’hépatite B est nettement plus important, souligne le Dr Chaouachi. Vérifier sa sérologie pour l’hépatite B est primordiale. Sans tomber dans la psychose, il est important de se protéger. »
Comment ne pas se faire droguer lors d’une soirée ?
En soirée festive, publique ou privée « surveiller son verre, éviter de boire dans le verre d’une autre personne ou une boisson qui n’a pas été servie devant vous, désigner un capitaine d’équipe qui permet de veiller sur le groupe » conseille notre interlocutrice.
Dans le cadre spécifique des piqûres, faire attention à son verre ne suffit pas. « Quand on sort, il faut rester proche de ses amis, ne pas se désolidariser du groupe et avoir le réflexe tout de suite d’appeler les Urgences si on voit qu’un(e) ami(e) est dans un état second,conseille notre interlocutrice. La vigilance solidaire semble le meilleur rempart contre le crime. Devant toute personne vraisemblablement en détresse, qu’elle ait consommé volontairement ou non des substances, portez lui assistance. »